Maman et salariée débordée : mieux vaut en rire

D’après un récent sondage réalisé par l’Ifop sur la charge mentale des mères d’enfants en bas âge, 34 % des personnes interrogées seraient confrontées au risque de burn-out parental. Parmi elles, 20 % ont déjà développé un burn-out, tandis que 14 % en souffrent actuellement.
Le livre « Le chemin du bonheur est parsemé de cailloux (et de crottes de chien) », de Shelley Greiver, publié aux Editions Eyrolles, trouve tout son sens. Avec un ton espiègle et une écriture légère, l’auteure évoque les défis auxquels les mamans sont confrontées, tout en abordant les thèmes essentiels de la parentalité et du développement personnel. Ces pages offrent, par ailleurs, un soutien précieux aux mères, les aidant à déculpabiliser et à trouver des solutions pour améliorer leur bien-être. Nous avons rencontré l’auteure.
 
La charge mentale des foyers concerne encore majoritairement les femmes : comment l’expliquez-vous ?
Je pense qu’il y a d’abord un aspect culturel, puisque historiquement le rôle d’élever les enfants incombait à la mère. Cela dit, on peut noter une plus grande implication des papas aujourd’hui. Ils changent les couches, donnent le biberon et participent à la vie du foyer mais souvent dans le rôle « d’assistant ». L’autre aspect, selon moi, est financier. Si la contribution financière de l’homme est plus importante que celle de la femme, cela sous-entend parfois, de façon implicite, que sa carrière est plus importante et que donc il est légitime qu’il y consacre plus de temps et d’énergie. Même si la femme travaille à temps plein, c’est souvent elle qui est responsable des activités scolaires et extra-scolaires, des rendez-vous chez les médecins, de l’organisation et la gestion de la maison. Son conjoint va peut-être « l’aider », mais c’est dans sa tête à elle que siège la « to-do list ». C’est la fameuse charge mentale : cette liste de choses à faire, à acheter, à ne pas oublier pour la vie familiale qui coexiste avec une liste similaire mais professionnelle.
 
Comment avez-vous eu l’idée de ce livre ?
Lors du premier séminaire de développement personnel auquel j’ai assisté (et de tous les autres après…), un des exercices recommandés était de dresser la liste de cinq victoires.
De quoi pouvions-nous être fiers aujourd’hui ? Je n’ai pas fait l’exercice, car j’étais trop sceptique et je n’en voyais pas l’intérêt mais je me suis amusée à le faire au nom d’un personnage que j’ai imaginé : une mère au bord de la crise de nerfs. Sa liste était la suivante : je n’ai tué aucun de mes enfants aujourd’hui… Comme j’en ai quatre, ça fait quatre victoires. Ah, et je n’ai pas tué mon mari non plus ! Voilà cinq raisons d’être fière de moi aujourd’hui…
 
C’est un livre qui brise aussi les stéréotypes de la maternité. Quels sont-ils ?
La différence entre stéréotype et réalité est la suivante : le stéréotype, c’est une photo familiale publiée sur Instagram, les parents, enlacés, sont entourés de leurs enfants qui se donnent la main. Tout le monde est souriant, bien habillé, propre, immobile. La réalité, c’est ce qu’il s’est passé avant de prendre cette photo. L’enfant n° 1 ne veut pas être à côté de l’enfant n° 2, qui lui-même vient de donner un coup de pied à l’enfant n° 3, qui de toute façon refuse catégoriquement d’être pris en photo… La maman a dû changer de vêtements trois fois car, à chaque fois, quelque chose les a salis… D’ailleurs c’est au moment où tout le monde était finalement prêt que l’enfant n° 2 a décidé qu’il avait besoin d’aller aux toilettes, ce qui a provoqué la dispersion du groupe, une dispute entre les parents et des cris. La photo a finalement pu être prise suite aux menaces de punitions ou aux promesses de bonbons de l’un des parents, au grand mécontentement de l’autre.
 
Quels conseils pouvez-vous donner aux mamans pour qu’elles retrouvent leur équilibre entre leurs responsabilités familiales, professionnelles et leur propre bien-être ?
Les mamans doivent comprendre que leurs besoins sont aussi importants que ceux de leurs enfants. Se sacrifier ne sert à rien car nos enfants ont besoin de parents épanouis et non pas à bout de nerfs. Concrètement, cela signifie que les mamans doivent laisser de temps en temps leurs enfants à d’autres personnes (conjoint, mamies, amies, babysitter) pour faire des activités qui les enrichissent ou les apaisent. Ne pas hésiter à faire appel à des professionnels de l’éducation pour les guider dans leur rôle de mère (qui est beaucoup plus complexe que ce qu’on nous fait croire) ou par des professionnels de la santé mentale en cas de burn-out ou de dépression. Une situation de stress, comme le caprice d’un enfant au supermarché par exemple, peut nous drainer psychologiquement si nous sommes déjà affaiblies et peu sûres de notre capacité à gérer en tant que maman ou au contraire glisser sur nous si nous sommes en paix avec nous-mêmes et confiantes.
 
« Le chemin du bonheur est parsemé de cailloux (et de crottes de chien) » est un livre qui offre aux mamans un moment de détente et de réflexion. Le considérez-vous comme thérapeutique ?
Je ne suis ni une professionnelle de la santé ni un coach. Je suis une étudiante en science du bonheur et dans ce livre je dévoile mes découvertes mais discrètement. Si une lectrice s’interroge sur ces questions de bonheur, couple, parentalité, elle trouvera certainement des pistes de réflexion et pourra même faire des exercices de développement personnel en même temps que Lisa, le personnage principal. Si la lectrice souhaite être emportée dans une histoire d’amour et rire de la vie de maman, elle y trouvera son compte aussi.

5 clés pour s’épanouir au travail quand on est introverti

 

Qu’est-ce qu’être introverti ?

Il s’agit du besoin de se tourner vers soi pour se ressourcer. A l’inverse de l’extraversion qui est la tendance à puiser son énergie du monde extérieur.

Chacun ressent plus ou moins d’introversion ou d’extraversion suivant son tempérament. Les personnes très introverties auront tendance à rechercher souvent la solitude pour se ressourcer, à être plutôt réfléchies, introspectives, calmes, discrètes. Le problème, c’est que l’on peut facilement culpabiliser d’être ainsi.  Notamment au travail, où l’extraversion est très appréciée. Il n’est pas rare de se voir reprocher votre « trop grande discrétion », et de se voir conseiller d’être plus visible dans l’entreprise. Il est également de bon ton de participer à toutes les rencontres, déjeuners, réunions… pour montrer qu’on participe à la vie de l’entreprise. A la longue, beaucoup d’introvertis ont l’impression d’être dans une course permanente pour donner une meilleure image d’eux-mêmes (une image plus extravertie), qui leur prend une énergie folle et sape leur moral.

5 clés pour changer la donne :

 

  1. Prenez en compte votre besoin de calme et de solitude

 

C’est fondamental quand on est introverti. Et la plupart sous-estiment largement ce besoin. En acceptant votre manière de fonctionner et en organisant différemment votre quotidien, vous pouvez ressentir rapidement un regain d’énergie et de confiance en vous.

Les solutions sont infinies :

  • ne pas aller systématiquement manger avec les collègues
  • demander un jour de plus de télétravail
  • mettre un casque antibruit quand on a besoin de se concentrer
  • demander si votre présence à telle réunion est indispensable

Attention : il ne s’agit pas de s’isoler ! Il s’agit simplement de trouver un équilibre entre le rythme intense dont les extravertis ont besoin et vos besoins fondamentaux à vous.

 

  1. Prenez conscience de vos qualités

Beaucoup d’introvertis s’en veulent de n’être pas assez spontanés, pas assez bavards en groupe, pas assez à l’aise en réunion, etc.C’est voir le verre à moitié vide.Car si vous demandiez à vos collègues pourquoi ils vous apprécient, ils vous diraient probablement que vous êtes une personne à l’écoute, empathique, calme, sérieuse, sur laquelle on peut compter… Autant de qualités grandement appréciées en milieu professionnel.Faites le point sur ces qualités, et vous vous ouvrirez de nouveaux horizons.

 

 

  1. Préparez-vous.

L’improvisation n’est souvent pas le fort des personnes introverties. Elles ont besoin de mûrir leurs pensées avant de les exprimer. Être pris au dépourvu est difficile. La solution : se préparer. Plus que d’autres ne le feraient. Par exemple : un tour de table aura lieu à la fin de la réunion ? Préparez votre prise de parole minutieusement : écrivez-là, et répétez-la plusieurs fois à voix haute chez vous.

 

  1. Acceptez votre discrétion

Il faut mettre un terme à la culpabilité : vous avez le droit d’être discret, rêveur, réfléchi… C’est dans votre nature, et c’est très bien comme ça. Est-ce que J.K. Rowling aurait écrit Harry Potter si elle n’avait pas aimé rester des semaines seule chez elle à rédiger ces lignes ? C’est peu probable. A chacun son style et ses qualités.

 

  1. Construisez-vous un charisme introverti

 

On retrouve beaucoup d’introvertis à très haut niveau en entreprise. Sans aller jusqu’à Bill Gates, introverti notoire, vous en côtoyez certainement dans votre quotidien professionnel. Observez leur manière de faire.Souvent, ces personnes en imposent par leur calme, leur manière d’être réfléchie. Ce sont des personnes respectées et écoutées.Elles assument leur besoin de solitude, parlent moins que d’autres, et n’hésitent pas à dire en réunion qu’elles ont besoin de réfléchir avant de se prononcer. Ne cherchez plus à jouer un rôle extraverti pour donner une certaine image de vous-même : assumez qui vous êtes ! C’est la meilleure manière d’être apprécié, de faire du bon travail, de s’épanouir personnellement, et d’obtenir éventuellement les évolutions que vous souhaiteriez.

 

Pour en savoir plus sur Julien et son activité : Site web : https://unmondepourlesintrovertis.fr/Facebook : https://www.facebook.com/Unmondepourlesintrovertis/Youtube : https://www.youtube.com/@unmondepourlesintrovertis/

 

Trouver du travail en cherchant l’âme sœur

L’idée est de recruter un millier d’intérimaires (caristes, agents d’exploitation logistique, manutentionnaires et préparateurs de commandes, notamment), dans près de 400 agences, à travers des fiches de poste reprenant les codes visuels du réseau social.

Ainsi, en cherchant son prochain « date », une personne pourra tomber sur des offres d’emploi correspondant à sa région, et « swiper » sur ces annonces pour postuler. « Avec cette initiative, explique Roland Gomez, directeur général de l’entreprise, nous nous adoptons aux nouveaux codes des jeunes générations et cultivons ainsi une proximité qui est la force de Proman depuis toujours. »

 

Raison d’être, antichambre de l’entreprise à mission

Selon les dernières annonces publiques, 55 % des entreprises du CAC 40 déclarent avoir une raison d’être. C’est le cas, par exemple, du groupe Carrefour[i] et du groupe Atos[ii].

Bien évidemment, les raisons d’être annoncées tiennent leurs promesses uniquement si celles-ci sont suivies d’actions concrètes. La raison d’être d’une entreprise se prouve par la mise en mouvement de ses engagements au quotidien, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’organisation. C’est l’objectif des entreprises les plus conscientes et les plus courageuses. Au-delà d’affirmer leur raison d’être, celles-ci ont choisi de devenir des « sociétés à mission » et ainsi d’améliorer notre société et notre environnement en mettant leur modèle économique au service d’un impact positif.

 

Actuellement, une seule entreprise cotée au CAC 40 s’est engagée dans ce sens : le groupe Danone (lire notre interview de Valérie Mazon p. XXX). Et celle-ci fait face à de nombreuses critiques depuis cette annonce. Pourtant, les analystes s’accordent à reconnaître que les entreprises qui ont le mieux résisté à la crise en 2020 sont les entreprises responsables. L’entreprise classique reçoit des pressions de toutes parts (ONG, clients, salariés et même actionnaires) et n’a plus d’autre choix que celui d’évoluer. Les consommateurs ont d’ailleurs bien compris qu’ils avaient souvent plus de pouvoir en « votant » avec leur carte bleue plutôt qu’avec leur bulletin de vote. Et ils savent ce qu’ils veulent : plus de la majorité des Français souhaitent que les entreprises prennent leurs responsabilités[iii] pour vivre dans un monde plus juste.

 

L’entreprise de demain sera responsable ou ne sera pas

Une nouvelle vague s’apprête déjà à déferler : la France compte aujourd’hui à peu près 100 sociétés à mission. Il y en aura 10 000 d’ici à dix ans. Pour obtenir ce statut, elles devront passer par quatre phases : tout d’abord, choisir une raison d’être et l’inscrire dans leurs statuts, définir ensuite une mission incluant des objectifs sociaux et environnementaux, préciser le plan d’action pour réussir cette mission et, enfin, le point décisif, faire appel à un organisme tiers indépendant pour vérifier que les actes sont à la hauteur des mots.

 

Alors une fois le cadre défini par la loi et la théorie maîtrisée, comment passer de la vision aux actes ? Les sociétés indépendantes ou familiales rencontreront sûrement moins de contraintes pour faire évoluer leur organisation. Par exemple, le Groupe Rocher a été l’un des premiers groupes internationaux à adopter le statut de société à mission. Avec pour raison d’être de « reconnecter les femmes et les hommes à la nature », il incarne sa mission en plantant des arbres avec ses parties prenantes. De plus, il n’a pas attendu les mesures coercitives prises par le gouvernement pour agir : arrêt des tests sur animaux dès 1988, soit quinze ans avant la législation française, et abolition des sacs plastiques en 2006, soit dix ans avant que la loi interdisant leur emploi n’entre en vigueur. Lors de son intervention au dernier Sustainable Paris Forum, son PDG, Bris Rocher, a encouragé les dirigeants à aller vers la société à mission et a rappelé, à juste titre, qu’il était nécessaire concrétiser la raison d’être « en passant du story telling au story doing ». Car, c’est bien de cela dont il s’agit : communiquer non pas sur ce qui va être fait, mais, bien sûr, ce qui a été fait concrètement.

 

L’entreprise à mission, un état d’esprit

Alors qu’en France un manager sur trois a déjà fait un burn out, les entreprises à mission proposent à leurs collaborateurs du sens, une « raison d’y être ».

Par exemple, l’entreprise française Veja réinvente la fabrication d’un produit que nous consommons tous : la basket. Chez eux, pas de stratégie RSE, l’écoresponsabilité est directement au cœur de tous les métiers. Cela se traduit par une culture de l’engagement qui alimente les rêves à atteindre ensemble, plutôt que les bilans carbone à réaliser seul dans son coin. Ensemble, les équipes de Veja se lancent régulièrement des challenges à relever pour se stimuler. Le dernier en date : créer la première basket de l’ère post-pétrole !

 

Le Groupe Rocher et Veja sont deux exemples d’entreprises en adéquation avec leur ADN et en résonance avec les attentes de leurs talents : l’authenticité et la responsabilité. Ces entreprises à mission ont compris que le capital humain était la force la plus précieuse à leur disposition pour accomplir leur mission.

 

À l’heure où nos modèles de société nous conduisent inéluctablement dans des impasses économiques, sociales et environnementales, les entreprises ont le devoir de faire converger valeurs, objectifs économiques et bien commun. Reste à déployer ce mouvement de l’impact positif et à définir un standard pour mesurer les retombées des actions promises afin que les entreprises soient à la hauteur des enjeux de notre époque.

[i] Raison d’être de Carrefour : « Notre mission est de proposer à nos clients des services, des produits et une alimentation de qualité et accessibles à tous à travers l’ensemble des canaux de distribution. Grâce à la compétence de nos collaborateurs, à une démarche responsable et pluriculturelle, à notre ancrage dans les territoires et à notre capacité d’adaptation aux modes de production et de consommation, nous avons pour ambition d’être leader de la transition alimentaire pour tous. »

[ii] Raison d’être d’Atos : « Avec nos compétences et nos services, nous supportons le développement de la connaissance, de l’éducation et de la recherche dans une approche pluriculturelle et contribuons au développement de l’excellence scientifique et technologique. »

[iii] 51 % des Français considèrent qu’une entreprise doit être utile pour la société dans son ensemble, devant ses clients (34 %), ses collaborateurs (12 %) ou ses actionnaires (3 %). [Source : Ifop, agence Terre de Sienne, enquête « La valeur d’utilité associée à l’entreprise », 15 septembre 2016.]