Ne laissez pas le blues post-vacances gâcher votre rentrée

Le phénomène, bien que courant, peut être déstabilisant : près de 80 % des individus sont touchés par ce phénomène et les professionnels de santé mentale constatent une augmentation des consultations liées à l’anxiété et à la dépression dans les semaines qui suivent les périodes de vacances. Mais pourquoi apparaît-il, et surtout, comment le surmonter ? Réponses de Christian Richomme, Psychanalyste, auteur et thérapeute à Paris, Spécialiste dans les troubles de l’anxiété, les dépressions, les addictions et les troubles affectifs.

Peut-on parler d’un phénomène ?

Oui, car le blues post-vacances découle de plusieurs facteurs liés à la transition entre la période de détente et le retour à la réalité :

  • Le retour à la routine : Après avoir goûté à la liberté, reprendre le travail, les obligations quotidiennes et le stress qui les accompagnent peut sembler oppressant. Les journées ensoleillées cèdent la place aux contraintes et à la monotonie, créant un contraste difficile à accepter.
  • Le changement d’habitudes : Pendant les vacances, nos rythmes de sommeil, d’alimentation et d’activité physique changent. Revenir brusquement à des horaires rigides et à une alimentation moins festive peut perturber notre organisme et notre moral.
  • La comparaison : Le souvenir des moments de bonheur vécus pendant les vacances rend souvent le retour au quotidien plus fade. Ce contraste crée une frustration, renforcée par la perception que l’ordinaire ne peut rivaliser avec l’extraordinaire.

 

Existe-t-il une explication neuroscientifique ?

D’un point de vue neuroscientifique, le blues post-vacances peut être lié à une baisse soudaine de dopamine, l’hormone du bonheur. Pendant les vacances, notre cerveau est régulièrement inondé de cette substance, grâce aux nouvelles expériences et à la réduction du stress. De retour à la routine, la production de dopamine diminue, provoquant une sensation de vide. Cette chute hormonale contribue à rendre la transition plus difficile, et peut même déclencher une forme de déprime passagère.

Les réseaux sociaux jouent-ils un rôle dans ce phénomène ? 

En effet, voir défiler sur Instagram ou Facebook les photos idylliques de vacances de nos amis ou d’influenceurs amplifie notre sentiment de nostalgie. La comparaison avec ces moments « parfaits » renforce l’idée que notre quotidien est terne et monotone. Cette idéalisation de la vie des autres, souvent fausse ou exagérée, peut créer une pression supplémentaire et accentuer notre propre mal-être.

Quels sont les symptômes ?

Les manifestations du blues post-vacances varient d’une personne à l’autre, mais certains symptômes reviennent fréquemment :

  • Fatigue intense
  • Tristesse inexpliquée
  • Irritabilité
  • Difficultés de concentration
  • Troubles du sommeil
  • Perte d’appétit
  • Sentiment de vide ou de désintérêt

Comment y remédier ?

Heureusement, plusieurs stratégies peuvent aider à atténuer le blues post-vacances :

  • Reprise progressive : Reprendre progressivement vos activités quotidiennes permet d’éviter un choc brutal. Essayez de réintroduire vos responsabilités par étapes, en vous accordant des moments de détente.
  • Maintien de certaines habitudes : Poursuivez les activités que vous avez appréciées pendant vos vacances, comme le sport ou la lecture, pour prolonger les bénéfices de votre pause estivale.
  • Organisation : Planifiez des activités agréables après le travail, qu’il s’agisse de sorties, de loisirs ou de temps passé avec vos proches. Cela peut compenser le retour à la routine.
  • Soutien social : Parlez de votre retour de vacances avec vos amis ou votre famille. Partager vos ressentis peut vous aider à relativiser.
  • Nouveaux projets : Fixez-vous de nouveaux objectifs pour les semaines à venir. Avoir quelque chose à attendre avec impatience aide à rester motivé.
  • Mindfulness : La pleine conscience, ou mindfulness, peut vous aider à rester ancré dans le présent et à gérer le stress. Prendre quelques minutes par jour pour méditer peut faire une grande différence.
  • Journal intime : Écrire vos pensées et émotions dans un journal peut vous permettre de mieux comprendre ce que vous ressentez et de prendre du recul.
  • Thérapie comportementale et cognitive : Si le blues post-vacances persiste ou devient trop intense, une thérapie peut vous apporter des outils pour mieux gérer vos émotions et anticiper ces périodes difficiles.

Comment réussir à se déconnecter pendant les vacances ?

Il est primordial d’arriver à lever le pied pendant ses vacances, pour se ressourcer et préserver son équilibre de vie. Chaque salarié peut faire valoir son droit à la déconnexion (article L2242-17 du Code du travail). Rencontre avec Valérie Lacoste, Directrice de la practice Technologies et Digital au sein du groupe Oasys & cie.
Face à la frontière poreuse entre vie professionnelle et vie privée, comment arriver à se déconnecter ?
La connexion permanente avec l’entreprise est un phénomène bien documenté, et ce sentiment de sur-sollicitation est amplifié lorsque l’on s’éloigne physiquement de son lieu de travail. Ainsi, en vacances, l’une des principales difficultés à se déconnecter réside dans l’acceptation de ne pas être informé de tout. Il est important d’intégrer que l’information peut être partagée au sein de son équipe, en privilégiant la délégation et le partage des responsabilités. Une fois que ce prérequis est intégré, le travailleur peut alors se permettre de faire le vide pour se détendre pleinement. Pour une régénération complète, il est essentiel de faire le plein d’énergie et de nouvelles ressources. Deux éléments clés contribuent à cette régénération : l’aération et l’inspiration. L’aération consiste à briser les routines, à abandonner les habitudes pendant les vacances. L’inspiration, quant à elle, implique de lâcher prise et de s’ouvrir à la liberté et à la découverte.
En quoi la déconnexion durant les vacances peut venir alimenter les pratiques managériales ?
Durant cette période estivale, l’adoption d’une approche différente de la temporalité peut favoriser l’instauration de comportements propices au lâcher-prise et à une posture réfléchie dans la gestion quotidienne. En se déconnectant, les salariés laissent libre cours à leur imagination, leur créativité et leur sensibilité. Cette ouverture d’esprit peut créer de nouveaux espaces de découverte, de réflexion et de prise de décision. Par ailleurs, l’exploration de nouvelles activités sportives, créatives ou artistiques stimule l’audace et la spontanéité. Ces expériences renforcent leur capacité à adopter un style de management plus créatif, favorisant une acceptation plus marquée du risque.
Comment intégrer la déconnexion à sa routine professionnelle ?
Intégrer la déconnexion dans sa routine professionnelle est essentiel pour maintenir un équilibre sain entre vie personnelle et vie professionnelle. Il faut planifier et organiser des moments sacrés, des « bulles personnelles », où la déconnexion est privilégiée. Ces moments réguliers offrent l’occasion de réinitialiser son état d’esprit, de regagner de l’énergie et de trouver de nouvelles idées. Ensuite, la déconnexion peut s’intégrer naturellement dans son quotidien professionnel, pour veiller à établir un équilibre adéquat avec notre vie personnelle. Il est crucial de disposer de moments de déconnexion totale en dehors des heures de travail pour maintenir cet équilibre essentiel.
Quelques conseils pour se déconnecter ?
D’abord, il est utile de prévenir tous ces contacts internes et externes avant son départ en vacances pour régler les derniers sujets. Ils seront également au courant de vos dates d’absence et ne les perturberont pas, sans raisons urgentes. Dans le message automatique d’absence que vous aurez paramétré depuis votre boîte e-mail, précisez bien qui il est possible de contacter pendant votre période de congé. Bien entendu, cela veut dire que vous avez identifié auparavant cette personne et vous lui avez donné accès à toutes les informations nécessaires. Faites de même avec votre messagerie téléphonique et désactivez la fonction permettant de laisser un message. Désactivez également l’ensemble de vos notifications que cela soit celles des boîtes email ou whatsapp de plus en plus utilisé dans le monde professionnel. Ainsi, vous ne serez pas tenté de consulter les messages et d’intervenir. Si vous ne voulez pas vous tenir au courant de l’actualité, faites de même avec les applications des journaux professionnels. Se ressourcer, c’est aussi avoir l’esprit serein et peut-être que votre fonction ne vous permet pas de vous déconnecter totalement pendant plusieurs semaines. A ce moment-là, faites en sorte de traiter uniquement vos messages téléphoniques de la part de la personne qui vous remplace. Elle seule, jugera l’importance de vous déranger. Et enfin, profitez !

« Workation » ou comment mixer vacances et télétravail

Combinaison des mots anglais “work” et “ation” (pour “travail” et “vacances”), le concept du workation permet aux personnes actives de voyager tout en travaillant.

Selon une étude du cabinet Godiveau, ce mode de vie en pleine expansion concernait déjà 10,2 millions de personnes en 2021 (contre 6,3 millions en 2020). Peu étonnant quand on se penche sur les bénéfices : profiter d’une météo clémente, booster sa productivité, découvrir le monde et (vraiment) déconnecter pendant ses congés – à condition cependant, de bien gérer son temps en télétravail !

 

Ils ont testé

 

Grâce à la généralisation du télétravail, plus besoin d’être indépendant pour goûter aux joies de ce nouveau genre de nomadisme digital.

Steven, 25 ans, et Emmanuelle, 26 ans, tous les deux salariés dans la tech, ont été les premiers de leur entreprise à tenter l’expérience, en Thaïlande. Un prestataire a géré l’ensemble de leurs démarches, laissant à leur seule charge les billets d’avion et le loyer sur place.

 

Les jeunes salariés ont décidé de décaler leurs horaires de travail pour préserver le lien avec leurs contacts français : 13h- 21h15 en hiver et 12h-20h15 en été (soit 7h-15h15 heure française). “La plupart de nos clients sont déjà prévenus, et le prennent très bien. Tant que nous restons joignables pour eux, il n’y a pas de problème” nous partagent-ils. Cette organisation leur permet de travailler dans de bonnes conditions, tout en profitant de la vie locale. L’intérêt principal de l’expérience étant en effet de pouvoir découvrir une nouvelle culture en conservant son emploi et les avantages qui en découlent (salaire, mutuelle, congés…).

 

Cerise sur le gâteau ? C’est un moyen de voyager plus “responsable”, en profitant pleinement d’une destination sans exploser son bilan carbone !

 

 

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Trouver du travail en cherchant l’âme sœur

L’idée est de recruter un millier d’intérimaires (caristes, agents d’exploitation logistique, manutentionnaires et préparateurs de commandes, notamment), dans près de 400 agences, à travers des fiches de poste reprenant les codes visuels du réseau social.

Ainsi, en cherchant son prochain « date », une personne pourra tomber sur des offres d’emploi correspondant à sa région, et « swiper » sur ces annonces pour postuler. « Avec cette initiative, explique Roland Gomez, directeur général de l’entreprise, nous nous adoptons aux nouveaux codes des jeunes générations et cultivons ainsi une proximité qui est la force de Proman depuis toujours. »