Trois sports atypiques à faire pendant sa pause déjeuner

Antistress, catalyseur d’estime, source de concentration… Le sport a plus d’un bénéfice pour les travailleurs. En tête des sports les plus pratiqués en France, selon un classement d’Europe 1 en 2022, c’est le football avec plus de 2,1 millions de licenciés, suivi par le tennis avec plus d’un million de licenciés (qui seront probablement devant leur télévision pour la finale de Roland-Garros dimanche), puis l’équitation et le basketball. Si selon la coach sportive Lucile Woodward, « tous les sports sont bénéfiques pour le corps et l’esprit », la pause déjeuner peut être le moment opportun pour briser la routine et tester des expériences atypiques entre collègues. Si vous ne savez pas encore quel sport pratiquer sur une journée de travail, voici trois exemples pour créer du lien, booster son moral et améliorer ses capacités cognitives.
 
Un cours de “puppy yoga”
Né aux Etats-Unis il y a plusieurs années, le “Puppy Yoga” a conquis de nombreux pays (Australie, le Canada, l’Angleterre) et arrive en France depuis quelques semaines. L’idée ? Une session de yoga accessible à tous niveaux (échauffements physiques, techniques de respiration, postures, étirement des muscles…) dans une salle à travers laquelle se balade une portée de chiots. Pauses acceptées, bien sûr, pour câlins et jeux à tout moment ! Proposées à Paris pour le moment, ces sessions d’une heure permettent aux chiots de moins de 8 semaines de sociabiliser avant d’être adoptés (ils sont accompagnés de leur éleveur). Les interactions avec les bébés chiens sont connues pour booster la sensation de bonne humeur et lutter contre le stress… Alors pour prolonger le plaisir, on peut aussi demander à son employeur de ramener son animal de compagnie au bureau !
 
De l’escalade
Hold’Up, Climb up, Arkose, Climb District, Endenwall… Si les salles d’escalade fleurissent depuis quelques années en France (pour grimpeurs débutants comme aguerris) c’est qu’il y a bien une raison, voire plusieurs… Cette pratique physique permet non seulement de développer ses muscles (bras, cuisses, dos, ceinture abdominale…), mais aussi de lutter contre la dépression (selon l’Université d’Erlangen-Nuremberg en Allemagne), de booster ses capacités de concentration, son sentiment d’efficacité personnelle et sa confiance en soi. Pratiqué à plusieurs, ce sport permet aussi renforcer les interactions sociales grâce aux encouragements et aux félicitations. D’autant plus de raisons d’y aller avec ses collègues – la reconnaissance au travail, et si cela passait aussi par les activités entre midi et deux ?
 
Du surf en salle
Plus besoin d’habiter près de l’océan ou de poser ses congés pour aller à Biarritz, le surf peut désormais se pratiquer en pleine ville. Wave in Paris dans la capitale, Wave surf Café à Bordeaux ou Perpignan, Nicki Surf au Décathlon Village de Marseille… Toutes ces salles proposent des vagues artificielles (grâce à différentes techniques comme de la projection d’eau à forte puissance) souvent modulables pour atteindre entre 40 cm et 1,30 mètre selon le niveau. Pratiqué régulièrement, ce sport ludique et très physique permet de brûler un maximum de calories, de renforcer son équilibre et potentiellement de s’offrir quelques fous rires en équipe. Prêts à remplacer vos afterworks ?
 
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Télétravail : attention aux heures supplémentaires

Se lever plus tard, éviter les transports en commun, lancer une machine ou faire ses courses pendant sa pause déjeuner… Le télétravail offre de nombreux avantages aux employés, à commencer par un meilleur équilibre de vie. Généralisé suite aux confinements successifs, le travail à domicile est aujourd’hui pratiqué par 27 % des salariés de manière régulière (minimum 1 jour par semaine) contre 3 % en 2017 selon des études de la Dares. Si la majorité des télétravailleurs souhaitent poursuivre sur cette lancée, ces derniers (8 personnes sur 10) aimeraient néanmoins réduire son intensité.
Retrouver son équilibre à la maison
Bénéfique de prime abord, le télétravail a un prix : 6 heures en moyenne. C’est le nombre d’heures supplémentaires par semaine non rémunérées effectuées par les salariés français, selon une étude menée par ADP, spécialiste des solutions RH,
Des heures de travail gratuites, souvent dues au gain de temps dans les transports ou aux difficultés à déconnecter. Pourtant, qu’il soit à la maison comme au bureau, le télétravailleur bénéficie des mêmes droits individuels et collectifs selon les recommandations du gouvernement, notamment le droit à la déconnexion.
Pour éviter de mettre à mal sa santé mentale et physique en télétravail, il est essentiel de bien s’organiser (to-do lists, pas de distractions…) et de s’imposer un cadre similaire au présentiel : un déjeuner, des pauses régulières… Se montrer flexible face aux urgences est une chose, mais dépasser son volume horaire à répétition est probablement signe d’une surcharge de travail.
La seule solution pour rectifier le tir ?
Communiquer avec son employeur. Il peut paraître moins aisé de justifier des heures supplémentaires effectuées en distanciel, mais pas impossible : mails, appels, connexion sur les plateformes internes… De quoi opérer les bons ajustements pour continuer de travailler chez soi en toute confiance et dans de bonnes conditions !

Reprendre la main sur sa vie

Pourquoi avoir entrepris la rédaction de cet ouvrage ?

L’idée m’est venue en 2017. Lorsque mon épouse, Marlène Schiappa, a pris ses nouvelles responsabilités professionnelles à 200 km de notre domicile, j’ai dû assumer mes fonctions au sein de la DRH du Groupe Carrefour tout en m’occupant pleinement de nos deux filles. J’ai alors fait face à une multitude de tâches familiales et personnelles en plus du professionnel à gérer. Cette situation m’a conduit à rechercher les meilleurs outils pour clarifier mes priorités et agir plus efficacement. Ce qui m’a amené in fine à quitter mon employeur et, plus tard, à me lancer en tant que consultant indépendant. Par la suite, j’ai utilisé ces mêmes outils dans mon activité de conseil afin d’aider des managers à mieux appréhender certains enjeux professionnels. Constatant à quel point ces outils avaient été bénéfiques pour mon propre équilibre et pour mes clients, j’ai eu envie de les partager avec le plus grand nombre à travers ce livre.

 

Si vous deviez ne retenir que trois outils dans votre ouvrage, lesquels choisiriez-vous ?

Tout d’abord, Le mind mapping, qui permet de coucher sur le papier l’ensemble des actions à réaliser, de cartographier ses idées et d’être plus efficace quand on passe à l’action. Le getting things done, qui permet de traiter efficacement l’arrivée de nouvelles tâches, en respectant par exemple la « règle des deux minutes » consistant à faire tout de suite quelque chose qui prend moins de deux minutes, comme écrire un mot d’amour à quelqu’un ou payer la cantine des enfants, plutôt que de toujours reporter cette action à plus tard. Enfin, l’ikigaï, mot japonais qui évoque ce qui fait le sel de l’existence, ce qui donne envie de se lever le matin. Cette approche repose sur un équilibre entre quatre sphères : faire ce qu’on aime, ce dans quoi on est bon, ce qui est utile pour le monde, et enfin, ce qui nous rapporte des moyens de subsistance. Cet outil peut aussi bien s’appliquer à un niveau individuel qu’organisationnel.

Ainsi, chacun de nous doit s’écouter pour éviter de franchir la limite du supportable. Se connaître, prendre du temps pour soi et identifier ses propres valeurs permet de bien choisir les projets dans lesquels on va s’investir. Ensuite, il est souhaitable de noter à l’avance dans son emploi du temps les activités qui nous apportent le plus de bien-être. Par exemple, si l’amitié représente un essentiel, planifier un moment entre amis une fois par semaine.

 

La préface de votre ouvrage est signée par Marlène Schiappa, dont on connaît l’engagement pour l’égalité femmes-hommes. Votre ouvrage s’adresserait-il plus aux femmes qu’aux hommes ?

Les enjeux de charge mentale et de conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, que l’on dédie souvent à un lectorat féminin, intéressent les hommes de plus en plus. La vie de famille, le bien-être affectif ou la pratique d’un sport sont des sujets mixtes désormais. Les hommes comme les femmes veulent mieux gérer leur temps afin de se réaliser dans d’autres sphères que la seule sphère professionnelle. Et le premier confinement n’a fait qu’accélérer le phénomène, en amenant beaucoup de pères à s’investir davantage dans la sphère familiale et domestique, notamment avec l’école à la maison.

Pour un dirigeant d’entreprise désireux d’améliorer la qualité de vie au travail et le « management de soi », quel serait l’enseignement clé de votre livre ?

Dans le quotidien d’un dirigeant, cela commence par dialoguer avec les gens pour mieux les connaître et les comprendre, pour cerner également les domaines dans lesquels l’entreprise peut ou ne peut pas agir, au risque d’être intrusive. En effet, si l’entreprise a tout intérêt à se préoccuper des sujets d’équilibre de vie, elle doit garantir la meilleure qualité du travail possible pour ses employés, mais elle ne doit pas s’immiscer dans leur vie personnelle. Elle doit donc se positionner en facilitation, en accompagnant la mise en relation de ses collaborateurs avec des associations et des partenaires externes qui peuvent les aider.

Pendant la crise liée au Covid, certains enjeux ont pris de l’ampleur et sont venus percuter de plein fouet le monde du travail, comme la parentalité ou la question des aidants familiaux. Par ailleurs, les Français ont changé leur regard sur leur existence et se sont posé beaucoup de questions. Ils aspirent plus que jamais à de meilleurs équilibres, c’est-à-dire à exercer un métier où ils se réalisent tout en gardant la possibilité de s’épanouir dans d’autres dimensions.

 

 

Cédric Bruguière

Après avoir fait ses premières armes dans des cabinets de recrutement, Il a rejoint la DRH France de Carrefour, où pendant dix années il a endossé les casquettes de RH opérationnel et de chef de projet outils, process et méthodes en recrutement, gestion des carrières et talent management.

Aujourd’hui consultant en transformation et développement RH, il est l’auteur de Je manage ma vie, préfacé par Marlène Schiappa (éditions Eyrolles, 2021).