Bruit au bureau : comment en faire un allié de la productivité ?

Bruit de fond au travail : brouhaha stimulant ou destructeur de productivité ?

Alors que les organisations incitent de plus en plus les collaborateurs à vivre le bureau comme une expérience, près de la moitié (47 %) des répondants à l’étude déclarent que le bruit sur leur lieu de travail les stresse et les empêche de se concentrer. Les recherches de Jabra révèlent que 37 % des personnes interrogées ont du mal à être productives lorsque leurs collègues prennent des appels sans casque. De plus, 39 % trouvent difficile de participer à des appels ou des visioconférences dans ces conditions.

Pour éviter le bruit et limiter les distractions, plus de la moitié des participants (59 %) préfèrent prendre leurs appels ou mener leur réunion en ligne à l’écart de leur bureau, souvent dans une salle séparée et en utilisant des casques professionnels (69 %). Par ailleurs, environ 74 % des personnes interrogées indiquent que, lors des appels et visioconférence, un son clair et de haute qualité les aide à mieux se concentrer.

Ces résultats démontrent que, le bruit et les niveaux sonores ont effectivement un impact fort sur la productivité. Pour y pallier, il est donc essentiel que les dirigeants mettent tout en œuvre pour fournir la technologie et un environnement de travail adapté.

Environnement bruyant et impact sur le bien-être mental

Un environnement bruyant et une mauvaise qualité audio lors des appels et visioconférences ont des conséquences néfastes sur le travail mais également sur le bien-être des collaborateurs. En effet, 54 % des répondants affirment que la mauvaise qualité audio lors des visioconférences nuit à leur bien-être. Dans ce cadre, près des deux tiers (63 %) disent se sentir physiquement épuisés et trouvent difficile de se passionner pour leur travail.

Les participants estiment également que, lors des réunions, un son de meilleure qualité peut avoir un impact positif sur leur capacité à interagir, grâce à une communication plus claire (43 %), plus efficace (37%) et une meilleure collaboration (40 %).

Face aux impacts négatifs du bruit sur la santé mentale et le bien-être général, les collaborateurs estiment qu’il est de la responsabilité des entreprises de remédier aux nuisances sonores. Parmi les solutions proposées, ils citent la fourniture de casques à réduction de bruit comme équipement de bureau standard (37 %) et l’autorisation de travailler plus souvent à domicile (37 %). Un tiers des collaborateurs (32 %) suggère également que les employeurs pourraient dédier des espaces de travail aux différentes activités, comme des zones calmes ou collaboratives, afin de garantir un environnement de travail optimal et de préserver le bien-être mental.

Inclusion et neurodiversité au travail

La neurodiversité désigne la variété des fonctionnements neurologiques au sein de l’espèce humaine. De fait, elle implique qu’il n’existe pas d’approche unique dans la façon d’appréhender les situations. Dans le monde du travail, nous percevons tous le bruit et les environnements différemment. Avoir conscience de cela permet aux entreprises de s’adapter, à la fois en matière d’équipement et de management.

Bien que la neurodiversité soit un concept relativement nouveau pour les participants à l’étude (41 % d’entre eux déclarant entendre ce terme pour la première fois), près de 7 sur 10 pensent que sa prise en compte peut améliorer les performances de l’entreprise en favorisant la créativité (68 %) et la collaboration (68 %), conduisant finalement à de meilleurs résultats pour les collaborateurs comme pour l’entreprise.

Prendre en compte la neurodiversité au travail peut améliorer les performances (62 %) et permettre aux collaborateurs de « montrer leur véritable personnalité » dans un environnement inclusif (62 %). Deux tiers des personnes interrogées pensent que les entreprises devraient investir davantage dans un environnement de travail inclusif et qui prend en compte la neurodiversité, car cela améliore à la fois la productivité et le bien-être des collaborateurs.

L’époque où le lieu de travail ne répondait qu’à un seul profil de collaborateurs est révolue : une évolution est nécessaire pour répondre aux besoins individuels dans un cadre collectif.

 

L’employeur doit offrir à ses télétravailleurs un accès à des technologies flexibles et un soutien psychologique fort

 

Les résultats de l’enquête ont montré une nette disparité entre les équipements de travail dont les employés ont besoin et ceux que les employeurs fournissent. Une majorité écrasante de 88 % des personnes interrogées ont déclaré qu’un ordinateur portable était important, et 100 % des personnes âgées de plus de 55 ans étaient de cet avis. Malgré cela, seules 60 % des personnes interrogées indiquent que leur employeur leur a fourni un ordinateur portable.
En raison de l’augmentation du nombre d’applications utilisées dans le cadre de la majorité des emplois, la préférence s’affirme pour deux écrans au travail plutôt qu’un seul. Mais alors que 57 % du total des participants plébiscitent le double écran, seul un cinquième environ (21 %) des personnes interrogées se sont vu fournir un moniteur de plus grande taille par leurs employeurs.

Les besoins des travailleurs sont donc bien supérieurs à ce que leur employeur leur fournit actuellement, et 4 % d’entre eux ont déclaré que leur employeur ne leur avait même fourni aucun équipement, qu’il s’agisse d’un ordinateur portable, d’une chaise ergonomique, d’un grand écran ou d’une subvention pour cet équipement.
Le confort et la mobilité au travail figurent également parmi les priorités des employés. Alors que 87 % des personnes interrogées ont déclaré qu’un fauteuil ergonomique était important, seules 24 % ont témoigné que leur employeur leur en avait effectivement fourni un. Un environnement de travail agile, dans lequel les employés peuvent alterner entre la position assise et la position debout afin de répondre à leur besoin de mouvement au travail, est également désigné comme un besoin clair. 68 % des travailleurs considèrent qu’il est important de pouvoir alterner entre la position assise et la position debout lorsqu’ils travaillent à la maison, au bureau ou sur tout autre lieu de travail. Parmi les tranches d’âge les plus jeunes, une plus grande proportion exige cet environnement plus agile. En effet, 77 % des travailleurs âgés de 25 à 34 ans affirment son importance.

Compte tenu de la nécessité de collaborer avec des équipes distantes et de la tendance croissante à travailler à domicile ou sur d’autres sites professionnels, la flexibilité de la technologie et la portabilité des appareils sont également devenues essentielles. 76 % des personnes interrogées trouvent qu’il est important de pouvoir emporter leurs appareils informatiques dans d’autres pièces lorsqu’elles travaillent. L’âge n’est pas un facteur déterminant, puisque 80 % des travailleurs de plus de 55 ans en conviennent également. Il est clair que les locaux doivent disposer d’espaces de travail flexibles pouvant s’adapter à leurs différents utilisateurs.
Vincent Creste, Responsable commercial France chez Ergotron, analyse : « Par suite de l’impact du Covid-19 sur les salariés qui sont passés à un télétravail partiel ou complet, le besoin de modes de travail adaptatifs s’impose pour créer un environnement de travail sûr, productif et collaboratif. Tous les travailleurs, et en particulier la jeune génération, recherchent une offre technologique flexible, qui leur permette de travailler debout, de changer de pièce et d’emporter leur technologie avec eux, ainsi qu’une meilleure prise en compte de leur bien-être. Mais la formalisation de ce nouveau concept d’environnement de travail n’a pas encore été abordée par de nombreux employeurs, or des dispositions doivent être prises pour les travailleurs, pas seulement sur demande. Les organisations doivent élaborer une stratégie solide, qui repense les modes de travail possibles pour leurs employés et qui tienne compte de leurs besoins réels. Cela doit englober, au-delà des technologies disponibles telles que les ordinateurs portables, les grands écrans, les supports pivotants, les bureaux réglables et les chaises ergonomiques, d’autres ressources dédiées au bien-être physique et mental des travailleurs, comme des plans de gestion du bien-être des employés. »

L’incertitude est une chance !

La peur et l’agressivité sont sans doute les émotions les plus primitives qu’on puisse imaginer. Sans elles, l’espèce humaine aurait depuis fort longtemps rejoint les dinosaures dans le registre des espèces disparues. Pendant des millénaires nous avons servi de nourriture à d’innombrables prédateurs. La peur a permis la survie : en provoquant la fuite ou le camouflage, on se cachait dans un buisson en espérant que le vent garde pour lui nos odeurs. Quant à l’agressivité, elle fournissait l’énergie nécessaire pour affronter les grands fauves qui voyaient en nous de quoi tartiner leurs canapés.

 

Les prédateurs ont changé. Au lieu d’avoir à faire face à de grands fauves, nous faisons face à la concurrence, aux pandémies, aux changements climatiques, à la pénurie de main-d’œuvre, aux fluctuations du marché boursier et autres imprévus qui bousculent nos parcours professionnels et personnels. Les objectifs, les planifications stratégiques – voire les missions d’entreprise – doivent sans cesse être revus à la lumière de ces « prédateurs » contemporains. Et il en surgit de nouveaux chaque jour. Ce n’est plus notre survie qui est menacée, c’est celle de nos institutions, de nos emplois, de nos valeurs et autres objets – fonctions, mandats, tâches – que nous utilisons pour construire nos identités et donner du sens à nos vies.

 

Or, quand nos identités se sentent menacées, les réactions primitives demeurent les mêmes que si nous faisions face à de grands fauves ! Force nous est donc d’admettre que la peur et l’agressivité sont omniprésentes dans nos institutions. La fuite prend maintenant la forme du désengagement, de la démotivation et de l’épuisement. Quant à l’agressivité, elle mine la fluidité fonctionnelle à travers les innombrables conflits qui nuisent au travail d’équipe : les massues ont été remplacées par des mots ou par la rétention d’informations !

 

Or, pour apaiser l’inconfort lié aux réactions primitives, l’être humain a inventé un remède : le contrôle ! Tout prévoir ! Vivre dans la certitude, c’est-à-dire : une illusion !

 

Pourquoi Nietzsche nous dit-il que la certitude pouvait rendre fou ? Parce qu’on tente de se protéger avec ce qui n’existe pas ! La certitude devient une prison de l’esprit. C’est l’attachement à une idée qui empêche de voir toutes celles que pourrait concevoir l’imagination, tant individuelle que collective. La certitude prive de la liberté de créer. Elle accentue ainsi la peur et l’agressivité ; l’envers de ce qu’elle cherche. En tentant d’assurer la sécurité, elle tue la liberté. On peut passer sa vie à se fabriquer des certitudes et à les défendre contre d’autres certitudes alors que c’est l’incertitude qui offre la souplesse, l’accès à l’intelligence et la possibilité de se réinventer. Mais vivre avec l’incertitude implique de vivre avec le risque et l’échec. Or l’échec est lui aussi une illusion, une fabrication de l’esprit humain. Pour faire du surf sur la phrase de Nietzsche : « Ce n’est pas l’échec qui rend fou, c’est de ne pas voir l’apprentissage qu’on peut en tirer. »

 

 

Comment gérer l’incertitude plutôt que de la transmettre ?

 

En la reconnaissant d’abord chez soi. En l’acceptant ! On peut même le faire volontairement et consciemment. Le grand spécialiste de la communication humaine Marshall Rosenberg suggérait, lors d’une conférence – je le paraphrase – de s’arrêter quelques instants, de placer son attention sur les sensations que fait vivre l’incertitude et de dire : « Je ressens l’incertitude et je l’accepte. Elle fait partie de la condition humaine. »

 

En examinant régulièrement ce que nous percevons comme des menaces ! Il faut un autre temps d’arrêt pour séparer le réel de l’imaginaire ; le cerveau reptilien ne fait pas spontanément cette distinction, bien au contraire. On doit donc se poser la question (on peut le faire individuellement et collectivement) : « Qu’est-ce que mon cerveau primitif considère comme un ou des prédateurs ? » et en faire la liste. On peut alors se demander, afin de déjouer le cerveau reptilien : « Est-ce que ma survie est réellement menacée ? » et constater que ce n’est jamais le cas.

 

Comment vivre avec la peur d’échouer ?

 

En mettant à contribution tous les membres du clan ! Ce qui rassure, c’est le collectif : autrefois il était plus facile de se défendre contre un prédateur à quarante que tout seul. Aujourd’hui, ce ne sont plus les bras et les jambes qui nous permettent de nous protéger, ce sont les cerveaux et les cœurs. On doit donc mettre en place des espaces de parole pour les solliciter ; ce qui est difficile dans un monde où la réflexion est trop souvent considérée comme une perte de temps. Un des plus beaux cadeaux qu’un manager puisse offrir à ses collaborateurs, c’est le témoignage de sa confiance en leur intelligence.