Près d’un tiers des salariés français pourraient quitter leur emploi si leur entreprise ne leur offrait pas assez de flexibilité au travail
Longtemps considéré comme un avantage appréciable, le télétravail n’était pas pour autant une attente forte de la part des salariés. Il pouvait constituer un facteur fidélisant, mais une entreprise ne le proposant pas à ses salariés avait peu de chances de les perdre pour cette raison. Entre-temps, les aménagements en urgence des modes de travail à cause de la crise du Covid ont bouleversé en un temps record le rapport des employés à leur travail.
Citrix publie aujourd’hui les résultats de son étude sur le travail hybride menée par OnePoll auprès de 1000 travailleurs de bureau français, qui brosse le portrait des nouveaux modes de travail et nouvelles attentes des Français en 2022. Plus d’1 Français sur 4 fait de la flexibilité au travail un critère prioritaire.
Une majorité de Français (56%) ayant répondu à cette étude déclarent préférer travailler de façon hybride, en alternant des jours de présence au bureau et des jours de télétravail. Si 29% s’accommodent volontiers d’un rythme hybride imposé, 27% aimeraient avoir le choix des jours où ils se déplacent et de ceux où ils restent chez eux. Un gros tiers des Français (36%) restent cependant attachés au travail à 100% dans les bureaux de leur entreprise, un chiffre plus fort que dans d’autres pays européens où l’étude a également été menée : 19% au Royaume-Uni, 24% aux Pays-Bas et 29% en Allemagne par exemple.
Les entreprises qui peuvent proposer le télétravail mais préfèrent ne pas le faire s’exposent non seulement à l’insatisfaction d’une majorité de leurs salariés, mais à un vrai risque de désertion d’une partie d’entre eux :
- 29% déclarent en effet qu’ils pourraient envisager de quitter leur emploi si leur entreprise ne leur entreprise ne leur offrait pas de flexibilité, ou si une autre leur en offrait davantage
- 26% se disent prêts à changer de poste si un autre employeur leur offrait des conditions de travail plus avantageuses
- 13% seraient prêts à partir de leur entreprise si celle-ci exigeait un retour au bureau à temps plein
- 11% vont jusqu’à considérer que la flexibilité est plus importante que la rémunération.
A quel point le travail hybride est-il développé aujourd’hui en France ?
Actuellement, parmi les employés français dont les bureaux avaient fermé pendant la pandémie, 38% travaillent à nouveau au bureau à temps plein, 20% se déplacent 1 à 2 jours par semaine au bureau, et 38% y travaillent entre 3 et 4 jours par semaine. 31% des répondants de l’étude ont déclaré que leur bureau n’avait jamais fermé pendant la crise sanitaire, rappel utile qu’un grand nombre de Français n’ont pas été pleinement confinés à cette époque.
La principale raison évoquée par ceux qui sont à 100% au bureau est la contrainte de leur employeur
40% des employés qui sont retournés à plein temps au bureau n’ont pas eu le choix : leur employeur a imposé ce rythme « à l’ancienne ». C’est d’ailleurs la raison qui est le plus souvent évoquée par les collaborateurs pour justifier ce mode de travail, ce qui montre que ce n’est pas par préférence individuelle qu’ils sont dans cette configuration de travail. 31% disent quand même apprécier la bonne ambiance avec leurs collègues, 30% sont attachés à la séparation entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle, et 28% disent avoir un meilleur accès aux informations au bureau.
La semaine de 4 jours, une prochaine étape vers l’équilibre vie pro / vie perso ?
Ce rythme de travail est de plus en plus au cœur des débats et tendances RH. Certains pays, tels que le Royaume-Uni il y a quelques semaines, ont d’ailleurs commencé à l’expérimenter à échelle significative sur un échantillon de salariés. Avec pour principal objectif de retenir leurs talents, et face à un contexte économique morose, certaines entreprises envisagent cette approche comme un moyen de maintenir une expérience employé satisfaisante. Les Français ne font pas exception à cette appétence internationale, 93% d’entre eux déclarant qu’ils accepteraient ce rythme de travail si leur employeur le leur proposait. Cependant 78% d’entre eux sauteraient le pas uniquement à condition de conserver leur salaire actuel.
La grande majorité des Français n’a jamais travaillé ailleurs qu’au bureau ou à son domicile
21% des Français ont déjà travaillé dans un café, et 18% ont pu tester l’espace de travail partagé (« coworking »). 64% n’ont cependant jamais travaillé dans un tiers-lieu, mais l’attrait de cette option semble assez mitigé :
- Seuls 15% aimeraient que leur entreprise leur donne accès à un espace de travail partagé
- 35% voient un intérêt à cette option pour les employés qui ne peuvent pas travailler chez eux
- 30% y voient un intérêt pour ceux qui ne peuvent se rendre à leur bureau
- 7% seraient prêts à payer un abonnement à un espace de travail partagé
« La flexibilité au travail est pleinement entrée dans les habitudes et les attentes des employés de bureau. Ils recherchent l’équilibre idéal entre leur vie professionnelle et personnelle, et souhaitent recevoir assez de confiance de la part de leur employeur pour organiser leur travail selon les rythmes qui leur conviennent le mieux. Loin d’être accessoire, ce désir d’autonomie et d’adaptabilité est aujourd’hui un facteur différenciant dans l’attractivité des entreprises. Il convient d’y accorder la plus grande attention pour ne pas perdre inutilement des talents, qui plus est dans un contexte de pénurie sur le marché de travail », explique Sophie Troistorff, Directrice générale France chez Citrix.