L’absentéisme au travail va-t-il encore s’aggraver ? Quelles initiatives pour une rentrée plus sereine ?

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Selon une étude publiée par Malakoff Humanis, le nombre de salariés en arrêt de travail a progressé de 30% entre janvier et mai, avec une tendance qui se poursuivra d’ici à la fin de l’année. Aurélien Herquel, fondateur de Hu-Man, label qui accompagne les entreprises et les DRH dans la réorganisation et la création d’un cycle de croissance vertueuse a répondu à nos questions.

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Le 2022 va-t-il être l’année du retour au travail ou la tendance à l’absentéisme va-t-elle ultérieurement grimper ?

Étant d’un éternel optimisme pragmatique, je souhaite une forte baisse de l’absentéisme mais il va encore grimper dans les mois à venir pour plusieurs raisons. Afin d’y remédier les organisations, les pouvoirs publiques et partenaires sociaux vont devoir enfin prendre conscience que les mesures cosmétiques ne résoudront rien comme cela a été fait ces dernières années. Le temps des effets d’annonces doit laisser place aux actes concrets si l’on veut éradiquer ce fléau qui met non seulement en danger nos entreprises mais la société au sens large.

La souffrance et l’absentéisme au travail sont-ils liés exclusivement au Covid ou s’agit-il plutôt d’une tendance longuement cachée qui la pandémie a fait émerger ?

La période Covid a mis en lumière dans un premier temps, puis accentuée certes dans un second temps, les différents disfonctionnements de certaines organisations en termes de relations humaines. Il nous faut repenser notre logiciel de fonctionnement des organisations et surtout de relations aux diplômes dans les entreprises et administrations. Un diplômé n’est pas forcément un bon manager, mais il nous faudra aussi réintégrer la valeur travail au sein des entreprises notamment si nous voulons un avenir prospère pour tous. Nous avons vécu pendant trop longtemps vécu dans une société d’infantilisation, il nous faut revenir à une société de responsabilisation où le travail devient une valeur fondamentale de réussite de chaque individu.

Quelles solutions faudrait-il adopter pour une inversion de tendance ?

C’est justement pourquoi le label Hu-Man a été créé. Il n’existait à ce jour pas de méthodologie mesurable spécifiquement dédiée à l’humain qui puisse être auditée par un
tiers parti reconnu. Des mots qui peuvent paraitre revenu du passé sont pourtant fondamentaux pour inverser cette tendance. Je parle de fierté, de respect, de confiance par exemple. Au-delà des différents égos composants une entreprise, il est crucial de se remettre au travail mais aussi au service de l’institution (management et non management). Car ne l’oublions pas : Le talent est important, la passion primordiale, l’entourage crucial. C’est avec le talent que l’on crée, c’est avec la passion qu’on avance mais c’est avec l’entourage qu’on réussit.

Quelles initiatives peuvent être mises en place par les DRH ?

Je ne placerais pas cette responsabilité au fait des DRH car c’est une tâche où tout le monde doit être impliqué. La gouvernance, le management, le (la) DRH, les partenaires sociaux, les employés, les actionnaires et les investisseurs. Une entreprise saine qui a de l’avenir est une entreprise qui baissera son taux d’absentéisme, qui baissera son taux de rotation, qui augmentera son taux d’attractivité et par conséquent augmentera ses bénéfices. Pour ce faire, les organisations doivent dès maintenant pratiquer en interne ce qu’elles prônent à l’externe sous peine d’être dépassées dans quelques années voir même disparaître à terme.