Evénementiel : de la survie à la réinvention …

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Certaines professions sont confrontées à de profonds changements. L’un des secteurs les plus touchés est celui de l’événementiel. Les organisateurs doivent acquérir des nouvelles compétences et se familiariser avec des nouveaux outils. L’analyse de Jonathan Astruc, cofondateur de Digitevent.

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Quels sont les métiers qui ont dû s’adapter face à la crise pour poursuivre leurs activités professionnelles ?

Dans le milieu de l’évènementiel, tous les métiers ont dû s’adapter puisque l’arrêt brutal des évènements en présentiel a pris tout le monde de court. Intermittents, traiteurs, et autres métiers du secteur n’ont pas eu d’autres choix que de trouver de nouveaux relais de croissance. Par exemple, les hôtes d’accueil évènementiel se sont tournés vers l’accueil en entreprise. En ce qui concerne les agences évènementielles, elles ont dû élargir leur offre en y ajoutant un volet numérique et technologique pour répondre à une demande d’évènements virtuels. Cela a nécessité une formation et une adaptation rapides sur des nouvelles prestations pour les chefs de projet.

 

Comment peut-on anticiper ces mutations dans nos métiers ?

Il y a plusieurs actions à entreprendre si on souhaite être en mesure de se préparer aux potentiels changements. Premièrement, réaliser une veille continue des nouveautés de son secteur pour rester à la page. Deuxièmement, s’auto-évaluer annuellement pour pouvoir tirer un bilan de ses forces et faiblesses et savoir où concentrer ses efforts. Troisièmement, rester en contact étroit avec ses clients via des entretiens pour être sûr de rester aligné avec leurs attentes et, le cas échéant, s’adapter au plus vite à leurs nouvelles demandes. Enfin, organiser une formation continue sur les nouveaux outils et méthodologies de travail afin d’être prêt en cas de changement structurel de ses missions.

 

Quels sont les secteurs qui ont le plus changé ?

Indéniablement le secteur de l’évènementiel a été le plus bouleversé.

Une partie des évènements a pu voir son format dupliqué en virtuel : conférences, salons professionnels, colloques … Mais une bonne part y est resté inadaptée comme les évènements de communication externe (anniversaires d’entreprise, soirées clients …) qui perdent leur essence à être réalisés en virtuel puisque leur but premier est de favoriser la rencontre physique.

Les entreprises ont dû adopter de nouvelles technologies (Zoom, Google Meet) et de nouvelles façons de faire de l’événementiel (networking entre les participants lors de conférences, créations de salles virtuelles de rendez-vous…) pour atteindre leurs objectifs.

 

Comment prennent forme ces changements pour les organisateurs d’évènements ?

Le changement le plus notable a été celui de la formation à une nouvelle compétence pour les organisateurs : celle de la gestion numérique des évènements. Ce changement s’est marqué à travers le métier de Digital Event Organizer, un organisateur d’évènement capable de gérer l’évènement aussi bien en présentiel qu’en virtuel. Cela demande des compétences techniques spécifiques comme la capacité à monter une retransmission vidéo, à communiquer avec une régie ou à s’assurer de la bonne diffusion en direct du flux vidéo. Ainsi les profils des recrues ont évolué vers de nouveaux talents capables de gérer cet aspect digital.

 

De quelles compétences ont besoin ces nouvelles recrues concrètement ?

On attend évidemment de ses nouvelles recrues une curiosité naturelle pour la technologie pour répondre aux enjeux auxquels elles seront confrontées dans leur prise de poste mais aussi dans le futur écosystème de l’évènementiel. Mais de bonnes compétences en gestion de projet sont aussi attendues (et donc la maitrise de certains outils associés comme Notion, Monday ou Jira) et sont un réel atout dans un métier où l’organisation prend toujours plus de place.

 

Digital Event Organizer, un nouveau métier ?

Ce n’est que l’évolution digitale du métier de chef de projet évènementiel traditionnel. Il veille au bon déroulé de l’évènement quel qu’en soit le format.

Il est donc aussi bien à l’aise avec la gestion des prestataires et invités sur un événement en présentiel (logistique, gestion des transports et animations, etc.), qu’avec les contraintes techniques requises par une captation vidéo, une diffusion en direct ou encore des outils de networking à distance.

Véritable couteau-suisse de l’événement, il doit prendre la responsabilité en amont, le jour J, puis en aval, de toute l’organisation et des détails qui transformeront l’événement en expérience hybride réussie pour les participants et les “téléspectateurs” à distance.