Comment l’autonomie booste la marque employeur
La plupart des entreprises connues pour offrir de l’autonomie à leurs employés bénéficient d’une réputation positive sur le marché du travail. Cette Expérience Collaborateur influence significativement la marque employeur.
A 28 ans, Margot travaille pour une grande start-up émergente, basée à Paris. Il y a quelques semaines, la jeune cadre est tombée sur une publication Instagram de la société Pimpant, une marque de cosmétiques spécialiste des produits rechargeables made in France. « Saviez-vous que chez Pimpant, on est en 100% télétravail et à la semaine de 4 jours ? Mais ce n’est pas tout »,
peut-on lire dans le post. L’entreprise écolo assure que cette nouvelle organisation permet à ses collaborateurs de travailler « n’importe où, n’importe quand », de booster leur efficacité tout en leur permettant un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Un mode de travail qui a séduit Margot, qui envisage, pour son prochain poste, de se tourner vers ce type d’entreprise.
Les sociétés connues pour offrir de l’autonomie à leurs salariés bénéficient généralement d’une réputation positive sur le marché du travail. Comme Margot, pas moins de 75% des demandeurs d’emploi évaluent la marque et la réputation de l’entreprise avant de postuler. Les jeunes générations, notamment les milléniaux et la génération Z, sont particulièrement exigeantes. Outre les valeurs que les entreprises véhiculent, elles sont à la recherche d’un environnement de travail qui leur offre à la fois des opportunités de développement professionnel, mais aussi personnel.
Les politiques qui favorisent l’autonomie, la confiance, ou encore la flexibilité des horaires et le télétravail améliorent en effet considérablement la satisfaction des employés. « Sur le marché du travail, les candidats actuels recherchent des postes avec des spécificités différentes par rapport aux anciennes générations, explique Marcelle Roger, chargée de mission Attractivité et Marque Employeur au sein des ministères français sociaux (ministère du Travail, ministère de la Santé et ministère des Solidarités). Le besoin d’autonomie, de confiance en fait évidemment partie. Beaucoup d’employeurs ont ainsi mis en place un management plus transversal, avec moins d’échelons hiérarchiques. Plus les individus se sentent responsables, plus ils ont tendance à s’engager, et à augmenter de fait leurs compétences. De leur côté, les entreprises ont tout intérêt à miser sur cette autonomisation, qui permet en externe d’améliorer l’image de la marque, et de booster la productivité tout en fidélisant les collaborateurs en interne.»
Pour responsabiliser les salariés, les entreprises disposent de nombreux leviers comme fournir des objectifs clairs, encourager la prise de décisions, offrir des opportunités de formation, adopter une culture de confiance, favoriser la flexibilité, utiliser des outils collaboratifs, ou encore éviter la microgestion.
A l’heure où il devient de plus en plus difficile d’attirer et de retenir les meilleurs talents, de grandes multinationales ont déjà compris que l’autonomie, permettant une plus grande satisfaction des salariés, contribuerait à leur succès à long terme. Certaines en font même un atout. Spotify, le service suédois de streaming musical, utilise une structure organisationnelle basée sur des «squads» autonomes, au sein desquelles chaque équipe fonctionne comme une petite start-up indépendante. Quant à l’éditeur de logiciel Atlassian, basé en Australie, il offre lui aussi une grande flexibilité à ses employés, favorisant leur autonomie et l’équilibre travail-vie personnelle.
Les entreprises le savent : l’Expérience Collaborateur influence significativement la marque employeur. L’image et la réputation qu’une société projette est en effet largement façonnée par l’expérience vécue par les collaborateurs actuels et anciens. Un salarié qui a manqué d’autonomie dans son travail pourrait être amené à laisser un avis négatif sur son employeur sur de grands sites de recrutement comme LinkedIn, Glassdoor, ou Indeed, dissuadant de potentiels candidats. À l’inverse, une culture forte et positive, où les employés se sentent valorisés et respectés, se reflète dans la perception externe de l’employeur. Des collaborateurs satisfaits de leur expérience seront davantage susceptibles de parler positivement de leur entreprise, contribuant à une image attrayante de la marque employeur. Les programmes de recommandation, les témoignages, et le bouche-à-oreille jouent enfin un rôle crucial dans l’attraction de nouveaux talents.l