Babilou Family : Le pari de l’éducation durable
Quelle est la différence entre une crèche ordinaire et un établissement Babilou Family ? Dans un monde en pleine mutation, la seconde a décidé de miser sur l’éducation durable, que l’entreprise définit comme un modèle pédagogique avant-gardiste visant à assurer le développement harmonieux des enfants, tant d’un point de vue moteur que cognitif.
« On assiste depuis une dizaine d’années à une révolution des sciences de l’éducation », explique Xavier Ouvrard, président directeur général de Babilou Family depuis 2020. « On s’est rendu compte que 85% des connexions cérébrales avaient lieu avant l’âge de six ans. La manière avec laquelle on prépare un petit être humain est donc décisive à cette période. » Selon différentes études scientifiques, les 1000 premiers jours sont les plus importants de la vie d’un être humain en termes d’apprentissage et de développement cognitif et affectif.
La pédagogie de Babilou Family s’inspire de différents courants : Reggio Emilia, Montessori, Freinet, Pikler Loczy, ainsi que les dernières recherches en neurosciences. En vingt ans, Babilou Family est devenu le plus grand réseau de crèches privées en France, avec 13.000 places proposées dans 450 établissements sur le territoire métropolitain, et 50 sur l’île de la Réunion. Fondée en 2003 par les frères Rodolphe et Édouard Carle avec la création d’une crèche à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Babilou Family propose aux familles 55.000 places en crèche à travers le monde, dans pas moins de 1200 établissements. La société s’est ouverte à l’international à partir de 2013. Elle est aujourd’hui présente dans douze pays : France, Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Luxembourg, Suisse, Singapour, Emirats arabes unis, Inde, Etats-Unis, Colombie et Argentine. Le chiffre d’affaires de la société, dont la majorité du capital a été confiée au fond d’infrastructure français Antin Infrastructure Partners, est estimé à plus de 800 millions d’euros.
La mission éducative de Babilou Family repose sur trois grands piliers : « Je prends ma place dans le monde », « J’ai confiance en moi » et « J’apprends à chaque instant ». « Dire à un enfant que ce que l’animal qu’il voit en face de lui est un Golden Retriever l’enrichit davantage que si on lui dit que c’est un chien », poursuit Xavier Ouvrard. Un enfant qui a grandi dans un milieu défavorisé entrera en première section de maternelle avec un vocabulaire de 200 mots, soit cinq fois moins que les autres. « On veille à ce que le socle éducatif soit universel jusqu’à l’âge de trois ans, que personne ne soit laissé pour compte ». Environ 25% des crèches Babilou Family sont implantées à proximité des zones prioritaires politiques des villes et 19% des enfants accueillis par les structures sont issus de foyers dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté.
Le rôle des adultes est indispensable pour constituer le savoir et les comportements sociaux, mais aussi pour développer le sens critique et l’autonomie de l’enfant. Les 12.000 salariés de Babilou Family sont ainsi formés à initier les enfants aux domaines artistiques, transmettre le plaisir de lire ou de manger des aliments variés, développer leur motricité, et sont encouragés à renouveler régulièrement leur proposition pédagogique. « Dans chaque pays, les équipes pédagogiques définissent avec [Babilou Family] les caractéristiques du curriculum éducatif proposé aux parents. Ce dernier inclut toujours les fondamentaux de [l’entreprise], fondés sur la confiance en soi, la passion d’apprendre et le respect de la planète en l’adaptant aux cultures locales : curriculum bilingue ou trilingue à Singapour ou Dubaï par exemple », peut-on lire dans le rapport d’activité annuel.
Ces dernières années, Babilou Family veut également développer les liens des enfants avec la nature. Une crèche végétale à ciel ouvert a déjà vu le jour dans la commune de Saint-Herblain (Loire-Atlantique) pour favoriser les moments en extérieur : végétalisation des espaces extérieurs, compost, potagers, terrasse aménagée avec une cuisine en plein air, etc. Les pays nordiques ont d’ores et déjà adopté les siestes à l’extérieur pour les bébés, y compris lorsqu’il fait froid. Cette pratique renforcerait leur système immunitaire et la qualité de leur sommeil. Une cinquantaine d’établissements Babilou Family développant cette approche éducative ouvriront leurs portes avant la fin de l’année 2024.
Alors qu’un enfant français passe en moyenne 56 minutes par jour devant un écran, l’entreprise mise enfin sur le retour à la contemplation. Dans certains établissements, des salles aux lumières tamisées et à la musique douce ont été créées pour permettre aux plus petits de se reposer. « On ne condamne pas la vie moderne, tient à préciser Xavier Ouvrard. Mais pour que le cerveau aille bien, il faut revenir dans le temps long, privilégier le sommeil, faire des pauses. » Pour le dirigeant, le principal défi est désormais de former les parents sur toutes ces problématiques. Un livre sur l’évolution du cerveau de l’enfant, en trois tomes, sera publié par Babilou Family en septembre prochain.