#SQVT2022: Télétravail : un risque accru pour la santé des salariés ?
Les Français sont de plus en plus nombreux à solliciter le télétravail : 78% d’entre eux déclarent préférer travailler à domicile. Néanmoins, cette pratique reste encore mal encadrée. Entre une recrudescence des risques psychosociaux (RPS) et des troubles musculosquelettiques (TMS), 45% des DRH considèrent l’impact du télétravail sur la santé des salariés comme négatif. En 2020, 10% des télétravailleurs ont développé une lombalgie. Cités parmi les causes principales de l’absentéisme en France, les TMS représentaient ainsi 87% des maladies professionnelles en 2020. Isabelle Lopez, directrice du département R&D d’Epitact, donne des recommandations et alerte sur le sujet.
1. Risques professionnels pour les télétravailleurs : faut-il tirer la sonnette d’alarme ?
Même si le télétravail est largement plébiscité par les salariés aujourd’hui, il est maintenant reconnu que pour qu’il soit bénéfique à la fois pour l’employeur et l’employé, son déploiement nécessite une préparation et un accompagnement approprié.
Un des risques majeurs du télétravail est l’apparition de troubles physiques liés à des problèmes d’ergonomie du poste de travail et à un travail sur écran prolongé. Ainsi, chez les télétravailleurs, les troubles musculosquelettiques (maux de dos, de cou, tendinites…) sont fréquents et souvent accentués par des contraintes psychosociales (stress, hyperconnexion, …). A ceux-ci peut s’ajouter une fatigue oculaire notable.
Outre les TMS, les télétravailleurs peuvent être confrontés à d’autres problèmes liés à la sédentarité et à l’isolement : troubles cardiovasculaires, prise de poids, augmentation des comportements d’addiction (tabac, alcool), dépression[1]…
La vigilance est donc indispensable…
2. L’ergonomie, le nouveau challenge du bien-être au travail ?
Durant la crise sanitaire liée à la COVID 19, le télétravail a été mis en place souvent dans la précipitation et sans préparation. Le matériel fourni et les conditions de travail n’étaient pas appropriés pour une pratique quotidienne et à long terme ; d’où l’émergence de TMS chez des personnes qui n’en souffraient pas auparavant. Le télétravail a été aujourd’hui adopté dans de nombreuses entreprises de façon pérenne et des moyens adaptés ont été mis en place.
Pour limiter les risques de troubles musculo-squelettiques, agir sur l’ergonomie est un levier essentiel. C’est souvent une préoccupation lorsque l’on évoque des postes physiques dans l’industrie mais l’on sait maintenant que c’est aussi un paramètre essentiel dans les postes de bureau.
Pour limiter les contraintes physiques en télétravail, il est important d’être équipé de matériel adapté et de suivre quelques recommandations :
- Adopter une position neutre grâce à une chaise adaptable ou adaptée : vérifier que les coudes soient positionnés à angle droit avec les épaules relâchées, le bas du dos contre le dossier de la chaise, les hanches et les genoux à 90° et enfin, les pieds au sol ou éventuellement sur un repose-pied. Ne pas oublier de bouger 2-3 minutes toutes les heures (étirements, …).
- S’assurer que le haut de l’écran de l’ordinateur soit à la hauteur des yeux, voire un peu en dessous. Pour limiter la fatigue oculaire, faire une pause toute les 20mn en projetant son regard pendant 20s à une distance de 20 mètres.
3. L’importance de la sensibilisation : comment repérer ces troubles musculosquelettiques ?
Eviter les troubles musculosquelettiques en situation de télétravail passe avant tout par des actions de prévention : l’idée est de fournir des recommandations au plus tôt aux salariés pour les amener à une prise de conscience de leur posture avant que des maux n’apparaissent. Toutefois, ces démarches d’éducation, d’information sont efficaces aussi chez les personnes déjà touchées par des douleurs au dos, aux poignets, aux épaules ainsi qu’aux genoux. En effet, une étude de 2017[2] en entreprise a montré qu’en formant les employés de bureau présentant des TMS sur les bonnes postures à adopter grâce à une vidéo (animation), il était possible d’observer une diminution de 41 à 50% des symptômes douloureux après 3 mois. Bilan positif !
Par ailleurs, un second levier est d’inciter les salariés à pratiquer des exercices de renforcement musculaire, des étirements… Un corps tonique est moins sujet aux TMS et comme le préconise Ameli[3], même lorsqu’il y a des douleurs de dos, la solution n’est pas le repos total, il faut continuer à bouger (bien sûr raisonnablement !).
4. Comment choisir un dispositif adapté à sa pathologie ?
En cas de douleurs au niveau du bas du dos, le réflexe est souvent de porter une ceinture lombaire. Or, ce dispositif médical est parfaitement adapté en phase aigüe pour décompresser les vertèbres les unes par rapport aux autres mais il ne doit pas être utilisé sur du long terme.
Pour prévenir l’inconfort du dos, MILLET Innovation a développé le POSTUROSTRAPTM d’EPITACT® : un correcteur de posture basé sur la proprioception, la capacité de chacun à percevoir son corps dans l’espace. En effet, le POSTUROSTRAPTM est efficace grâce aux plaquettes auto-adhésives situées de part et d’autre de la colonne vertébrale qui stimulent les récepteurs des muscles paravertébraux. Cette stimulation agit comme un rappel à l’ordre, fait prendre conscience à l’utilisateur de la position de son dos et l’incite naturellement à se redresser.
Il peut être utilisé dès qu’une gêne est ressentie au niveau du dos et aussi longtemps que la personne en éprouve le besoin. Ainsi, celle-ci prend l’habitude d’adopter une meilleure posture.
Cette solution est un dispositif médical de classe I, qui porte au titre de cette réglementation le marquage CE. Lire attentivement la notice avant utilisation. Fabricant : Millet Innovation. 05/2022
5. Comment réduire l’absentéisme causé par des troubles musculosquelettiques ?
Selon une étude menée par l’IFOP pour Malakoff Médéric[4] en 2019 auprès de salariés mais aussi auprès de dirigeants d’entreprise ou de DRH, les troubles musculosquelettiques sont la 2ème cause d’absentéisme en entreprise, les maladies ordinaires étant en première position. Les TMS représentent 25% des causes des arrêts de maladie au global et 23% des arrêts de longue durée ! Pour limiter ce fléau, les entreprises mettent en place des actions de formation (ergonomie du poste de travail, formation aux bonnes postures,…) mais aussi des mesures de détection par exemple en positionnant des points d’alerte lorsque des arrêts de travail courts se répètent pour un même salarié.
Ces éléments concernant l’absentéisme datent de la période avant COVID. Il serait maintenant intéressant de mener une nouvelle étude pour déterminer l’évolution de ces données alors que le télétravail en entreprise s’est largement généralisé.
[1] Healthy and safe telework – Technical brief – Geneva ,2021 – International Labour Organization – World Health Organization
[2] Web-based KAP Intervention on Office Ergonomics: A Unique Technique for Prevention of Musculoskeletal Discomfort in Global Corporate Offices – Kishore P. Madhwani and P. K. Nag1
[4] Étude de perception Ifop pour Malakoff Médéric Humanis, réalisée auprès d’un échantillon de 1 507 salariés (recueil par Internet) et 400 dirigeants ou DRH (enquête menée par téléphone) d’entreprises du secteur privé, d’août à octobre 2019.