Le spectre du « brown out » : le mal de sens

Plusieurs causes peuvent expliquer la régression ou la perte de sens

Parfois, le manque de sens vient de l’absence d’explication du manager. Là encore le facteur temps entre en jeu. Débordé, le manager se contente parfois de donner une mission sans en expliquer la raison et l’intérêt.

Dans une logique d’optimisation, on a parfois sectionné les missions sans expliquer le lien entre chacune d’elles.

Un cadre d’une Caisse primaire d’assurance maladie m’expliquait un jour qu’au début de son activité son rôle était de permettre de soigner ses semblables, alors qu’aujourd’hui il s’agit davantage de réguler les coûts. Il me disait : « Cela n’a pas la même noblesse. »

Signaux faibles évocateurs de brown out

Il s’agit parfois d’un sentiment d’inutilité, d’ennui lors des réunions, d’un moindre intérêt et donc d’une moindre attention lors de la réalisation des missions ; chaque mission apparaissant pesante…

D’autres signes peuvent alerter, à l’image d’une irritabilité, d’une anxiété, d’une apathie, voire d’une dépression…

Des absences plus fréquentes chez un collaborateur engagé par le passé doivent aussi interpeller…

Cinq remèdes au brown out…

• Prendre le temps d’expliquer

Un DRH d’un grand groupe me disait un jour : « Prendre le temps d’expliquer, ce n’est pas perdre du temps, c’est en gagner. » Il avait tellement raison. Il est essentiel que l’intérêt des missions soit bien transmis au collaborateur.

• Développer le job crafting…

Permettre à chaque salarié d’adapter son poste en fonction de ses forces, de ses envies… Même si cette adaptation est partielle, elle aidera grandement à rendre la mission plus riche de sens.

• Si le sens général est faible, aller chercher un sens de proximité…

On peut se réaliser dans son travail en prenant conscience de l’impact de sa mission sur le travail des collègues. Mieux le travail est fait, plus l’activité de mes collègues sera facilitée.

• Augmenter la motivation en s’appuyant sur d’autres leviers

– Fixer des objectifs ambitieux et réalistes pour que les collaborateurs prennent conscience des progrès qu’ils réalisent…

– Accorder un juste niveau d’autonomie afin de bien traduire la confiance faite au collaborateur…

– Formuler des retours positifs : encouragements, gratitude, compliments…

– Faire l’effort d’être perçu comme juste en faisant plus de compliments que de reproches et en formulant bien les reproches…

– Être cohérent entre ses propos et ses actions…

– Considérer l’interlocuteur, afin de ne pas laisser émerger la moindre once de mépris…

• Trouver du sens à côté de son travail

Il peut être intéressant d’enrichir sa vie en sens grâce à des actions parallèles… S’engager dans une association, aider ses proches, ses voisins, s’investir dans une action humanitaire… sont des actions souvent riches de sens.