Les entreprises qui décident d’inscrire le télétravail définitivement dans leur mode de fonctionnement

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En ce début d’été 2021, si la crise sanitaire, sociale, économique… est encore loin d’être dernière nous, de nombreux signes, au premier rang desquels le taux de vaccination, tendent à montrer que le plus dur est surement passé. Mais tandis que des millions de salariés reprennent le chemin du bureau, quelle réalité professionnelle pourrait bien incarner ce « monde d’après » ?

Par Karl Rigal , Directeur Marketing de Stedy

La réponse, ce sont les instituts de sondage qui nous la soufflent, à l’image d’Opinion Way, qui actait dans une de ses dernières livraisons que 74% des salariés ayant expérimenté le télétravail à l’occasion du confinement, souhaitent pérenniser ce mode de travail, sur un format « à la carte ».

S’il reste plus difficile de trouver des chiffres mesurant aussi précisément l’avis des employeurs sur la question, leur expérience du télétravail semble s’être globalement révélée positive, une sorte de « bonne surprise’ »confessent même de nombreux chefs d’entreprise, alors même qu’ils avaient souvent nourri à son sujet au mieux des doutes, au pire des craintes.

Car là où les salariés y voyaient un moyen de regagner de l’autonomie, les managers redoutaient une perte de contrôle. Quand les premiers parlaient de meilleure productivité, les seconds répondaient perte d’efficacité. Un dialogue de sourds auquel le télétravail imposé par les autorités aura eu l’énorme mérite de mettre fin, pour passer enfin du passionnel au rationnel.

Mais alors que le télétravail était jusqu’alors une réalité pour une petite frange de la population salariée – les cadres sédentaires travaillant dans de jeunes entreprises très agiles ou à l’inverse dans de grandes multinationales aux cultures plus souvent anglo-saxonnes que latines – a-t-il désormais une chance, fort de cette expérimentation ‘grandeur nature’ réussie, d’essaimer plus largement ?

Oui, et c’est une opportunité qu’il faut saisir.

Si les professions ‘en première ligne’, applaudies chaque soir à 20h pendant le premier confinement, ne pourront toujours pas y prétendre, un grand nombre de salariés dont les missions ne justifient pas une obligation de présence sur site pourront tirer profit des outils et process déployés au cours de 16 derniers mois pour transformer l’essai, et pérenniser l’expérience.

Parmi eux, ces dizaines de milliers de professionnels du conseil financier ou technologique, qui opèrent des missions d’accompagnement ponctuelles chez les clients des cabinets de consulting qui les emploient.

D’un côté, des clients traditionnellement réfractaires à l’idée qu’un consultant externe puisse conduire efficacement sa mission s’il n’est pas présent 5 jours par semaine dans ses locaux – quand bien même les tâches qui lui sont confiées ne le justifient pas – mais qui ont eux aussi constaté pendant le confinement l’implication continue de leurs collaborateurs à distance, internes comme externes.

De l’autre, des consultants qui comme tant d’autres professionnels aspirent à un meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée – et qui sont même 91% chez les ingénieurs à dire que s’ils pouvaient y accéder, via le télétravail notamment, ils trouveraient là un très fort levier pour s’engager davantage encore sur leurs missions* – mais qui en restent largement privés…

Si dans chaque crise se trouvent des opportunités, le télétravail en est une dont les acteurs du secteur du conseil, comme bien d’autres, doivent désormais se saisir pour redonner de la valeur au métier de consultant, et mieux les impliquer sur les projets de leurs clients.

 

 

*Source : Etude StedY/Harris Interactive – Attentes, satisfaction et leviers d’engagement sur le marché du conseil en ingénierie.