Rendre responsables, c’est aussi responsabiliser

Que l’on prenne le sujet sous un angle règlementaire ou de manière plus sensible comme une nécessité humaine et environnementale, la RSE est aujourd’hui incontournable dans le monde des organisations. Elle donne même lieu à une « norme » auditable dans la longue lignée des normes ISO (ISO 26000). Est-ce à dire qu’il faut « normer » pour inciter les organisations à considérer le versant éthique et responsable de leurs activités  ? Peut-être, malheureusement ! La RSE est « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes. » Dans un monde qui se transforme et se caractérise par un haut niveau de volatilité et d’incertitude, la capacité de rebond et d’adaptation est clé pour tous, employeurs comme salariés.

Et la notion d’employabilité en est une des composantes essentielles pour au moins 4 raisons :

• Le rôle social, contributif à la société attendu des organisations, au-delà de leur rôle économique ;

• Le sens : la perte de sens au travail conduit au bore-out et plus récemment au «  conscious quitting » (quitter son entreprise parce qu’elle ne nous satisfait plus au niveau des valeurs). Le sujet RSE est un facteur d’attractivité fort (quand il ne s’agit pas de greenwashing) et chez les jeunes notamment ;

• L’envie d’apprendre, de se former, de se développer est un facteur d’attractivité employeur fort, notamment chez les jeunes mais pas seulement ;

• La possibilité de rendre les acteurs (salariés), vraiment, acteurs de leur vie professionnelle en leur permettant d’acquérir les compétences qui font sens pour eux ; Développer l’employabilité devient dès lors un dispositif gagnant-gagnant-gagnant (gagnant3) :

• Innovation et adaptation de l’entreprise aux changements, meilleure capacité d’adaptation ; • Développement des salariés, développement humain, meilleur sentiment d’accomplissement et meilleure capacité de rebond ;

• Contribution communautaire et sociale en permettant de lutter contre le chômage et d’induire une meilleure dynamique sur le marché du travail. La notion de «  durabilité  » porte l’idée de quelque chose dont l’obsolescence, à défaut d’être supprimée, est a minima retardée. En développant l’employabilité, l’organisation favorise dans un sens la durabilité de la personne sur le marché du travail puisqu’elle lui permet d’actualiser et développer ses savoirs, savoir-faire et savoirêtre.

Elle lui permet de retarder son obsolescence et d’avoir plusieurs vies. Elle lui permet aussi de façonner dans la durée ce à quoi elle aspire, la personne au travail n’est plus « enfermée » dans un parcours fgé initié au début de sa vie professionnelle. In fne, permettre au travailleur d’être acteur de sa trajectoire professionnelle, c’est clairement se comporter de manière responsable et responsabilisante de la part de l’organisation. Tout le monde y gagne !