Principales compétences professionnelles attendues par les parents
D’autres aptitudes plus transversales sont également citées comme essentielles : le sens des responsabilités, la fiabilité, le sens de l’accueil, la résistance au stress, la polyvalence, le travail en équipe, le sens de l’observation et l’écoute, la capacité à désamorcer des conflits, la gestion des émotions, etc.
De leur côté, les professionnels estiment que leur rôle consiste principalement à suppléer les parents dans les tâches d’apprentissage civique (autorité, politesse, etc.).
Malgré un jugement unanimement positif à l’égard des professionnels de crèche et de leurs compétences, le contexte de crise du secteur amène 55% des Français à penser que la profession offre peu de perspectives d’avenir. Seuls 38% d’entre eux et moins d’un parent sur trois (29%) recommanderaient les métiers de la petite enfance.
Une crise des vocations qui a de nombreuses répercussions
Plus de 8 parents sur 10 jugent insuffisant le nombre de professionnels en crèche (81%) et plus de 6 sur 10 trouvent cette pénurie réellement inquiétante (61%).
Selon les parents, la pénurie de professionnels aura des répercussions graves sur le bon fonctionnement des crèches (85%), la qualité de vie au travail des professionnels (81%), la qualité de vie et l’accompagnement des enfants (81%), la santé physique et psychique des enfants (73%) et au final, l’avenir de la société (81%).
Pour 82% des Français, les professions de la petite enfance (auxiliaires de puériculture, éducateurs jeunes enfants, infirmiers puériculteurs, etc.) ne sont pas reconnues par la société. Réputés usants, mal rémunérés et souffrant d’un manque de considération, ces métiers ont vu leur côte de popularité baisser au fil des années.
Pour les professionnels du secteur, les conditions d’exercice constituent un des principaux facteurs de démotivation. Ils dénoncent généralement des relations difficiles avec l’employeur, un environnement de travail dégradé ainsi qu’un certain désengagement parental (parents trop investis dans leur travail, manque d’autorité sur l’enfant, etc.) qui reportent sur eux des tâches qui ne devraient pas leur incomber.
Interrogés sur l’attractivité des métiers du secteur, les parents émettent un avis très mitigé avec une note de 5,6/10. Plus de 7 parents sur 10 (71%) ne s’imaginent pas exercer en crèche par manque de compétences (63%) ou de patience (44%). Pour le grand public, la perte d’attractivité est jugée grave (89%) et durable (70% en moyenne). Cela impacte fortement le fonctionnement des crèches. Un grand nombre d’entre elles sont contraintes de poursuivre leur activité en sous-effectif.
Une attractivité dégradée où prime la question du salaire
A la question “quels sont les principaux critères qui pourraient vous donner envie d’exercer les métiers de la petite enfance ?”, les Français estiment que la reconnaissance des valeurs éducative, humaine et sociale de ces métiers est la première condition (49%). “Voir les enfants progresser (motricité, propreté, langage, sociabilité)” prend la deuxième place du classement (48%) et “avoir un salaire attractif” la 3ème place du classement.
A l’inverse, dans le top 3 des facteurs de désengagement au travail, les Français placent le salaire sur la première marche (29%), avant même les conditions de travail dégradées (11%) et les moyens insuffisants pour accomplir leurs missions (9%).