Prendre le risque de perdre vos collaborateurs, le meilleur moyen de les fidéliser
Dans un monde mouvant où la fidélisation des équipes est un enjeu majeur pour les entreprises, prendre le risque de perdre un collaborateur peut sembler contre-intuitif. Pourtant, les clés d’une loyauté durable et authentique en entreprise ne résideraient-elles pas justement dans l’autonomie, la liberté et la confiance ?
Le turnover et l’envie de mobilité n’ont jamais été aussi forts
Grande démission, burn-out, bore-out, brown-out, les termes s’enchainent et ont en commun le désalignement des salariés avec leur travail. Alors que l’OMS définit le bien-être au travail comme un ”état d’esprit caractérisé par une harmonie satisfaisante entre les capacités, besoins et attentes d’un travailleur et les opportunités et exigences du milieu professionnel”, un salarié sur deux est prêt à changer d’entreprise et n’est pas aligné avec son travail.
Développement personnel et reconnaissance individuelle, des besoins grandissants
Bien que le développement professionnel soit intégré en entreprise grâce à la formation, d’après l’étude Good Habitz menée en France, 46% des employés déclarent que le manque d’opportunités de développement personnel est une raison valable pour rechercher un emploi ailleurs. Les attentes des salariés évoluent, et la prise en compte de leur identité et de leurs besoins prend une part grandissante. Beaucoup de salariés regrettent que leur employeur n’accepte pas leur vie en dehors du travail et notamment leur besoin d’équilibre vie professionnelle-vie personnelle. Être accepté, compris et reconnu individuellement, devient alors un puissant moteur de fidélisation.
Le bilan de compétences, un choix osé
Le bilan de compétences permet aux salariés d’analyser leurs compétences professionnelles et personnelles ainsi que leurs aptitudes et leurs motivations afin de définir un projet professionnel. Cet accompagnement est réalisé par un organisme externe à l’entreprise comme ECLOSE. Aujourd’hui, il est majoritairement réalisé hors temps de travail grâce au Compte Personnel de Formation. Je constate qu’il s’agit souvent pour les salariés d’une démarche personnelle, sans informer leur employeur, par manque de confiance ou peur de l’impact que cela pourrait engendrer sur leurs relations ou leur poste. Cette méfiance est un frein au maintien dans l’entreprise. Au contraire, une communication transparente et bienveillante de l’entreprise sur la liberté de partir, loin d’inciter au départ, peut rassurer et renforcer la fidélité.
Être aligné, une nécessité
En offrant aux salariés un espace pour clarifier leurs aspirations, motivations et objectifs, cela leur permet de construire un projet en lien avec ceux-ci et leur offre la possibilité de se projeter au sein de l’organisation avec une vision long terme. Nouvelle trajectoire, évolution, mobilité interne, concrétisation d’ambitions, réajustement sur le poste, engagement dans de nouveaux projets, développement de compétences ou tout simplement confortation sur le poste actuel, les options sont nombreuses et ont en point commun l’alignement et la satisfaction des salariés.
Autonomie et confiance, les piliers de l’engagement
Donner la liberté aux salariés de choisir leur avenir et prendre leurs décisions est un acte fort de confiance, d’autonomisation, et de responsabilisation. En acceptant que les collaborateurs puissent quitter la société, l’entreprise leur offre la liberté d’agir en fonction de leurs besoins et leur démontre un profond respect de leurs choix.
L’impact du bilan de compétences, bien au-delà de la fidélisation
Investir sur ses collaborateurs, les respecter et les soutenir à travers le bilan de compétences peut provoquer un effet boule de neige. Renforcement du sentiment de valeur et d’appartenance à l’entreprise, accentuation de la motivation et de la satisfaction au travail, augmentation de la performance, amélioration de la dynamique collective et du climat social ou encore réduction du turnover, l’impact sur la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) est indéniable. En outre, en investissant là où ses concurrents ne veulent pas s’engager, l’entreprise se différencie et améliore sa marque employeur. Et n’oublions pas le recrutement boomerang : même s’ils décident de partir temporairement, de plus en plus de salariés repostulent plus tard dans leur ancienne entreprise.
Dans un contexte de guerre des talents, valoriser les salariés, répondre à leurs aspirations et développer leurs compétences est essentiel. Le bilan de compétences, à contre-courant d’actions menées pour retenir les collaborateurs contre leur gré, nous rappelle que la fidélité ne s’impose pas, elle se choisit. En responsabilisant les salariés et les rendant acteurs de leurs choix, il devient un levier stratégique d’engagement et de fidélisation des équipes et a un impact durable sur la performance et la pérennité des entreprises.