Pourquoi maîtriser une langue étrangère change la donne

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L’apprentissage des langues étrangères ouvre des portes vers de nouveaux horizons et révèle des bénéfices inattendus en entreprise. Olivier Haguet en a fait son métier.

Par Raissa Sebaste

Savourer un cappuccino sur la charmante Piazza Navona de Rome avec un partenaire commercial italien ou négocier une affaire en mandarin, face à la silhouette emblématique du Bund à Shanghai : ces expériences ne sont pas réservées aux polyglottes de naissance ou aux génies linguistiques. Elles peuvent devenir votre quotidien. Les explications d’Olivier Haquet, président et fondateur de adomlingua.fr.

Votre mantra est : « parler plus, pour gagner plus », pouvez-vous nous expliquer ?

Un fait surprenant pour commencer : saviez-vous que plus de la moitié des Européens peuvent s’exprimer dans au moins deux langues ? C’est ce que nous révèle un rapport de l’Union Européenne. Cette donnée illustre parfaitement l’importance croissante du multilinguisme dans notre société. Derrière chaque langue apprise se cache un univers de nouvelles opportunités, de rencontres et de découvertes. L’économie mondiale valorise de plus en plus les compétences linguistiques. Selon une étude du Cabinet Asterès, maîtriser une langue étrangère peut augmenter significativement vos revenus annuels ; pensez à environ 4.300 euros de plus par an. Aux États-Unis, on a calculé que les diplômés parlant une seconde langue gagnent en moyenne 2 % de plus que ceux qui n’en ont pas la capacité. Les entreprises ne sont pas en reste : les sociétés qui investissent dans la formation linguistique de leurs employés voient leur chiffre d’affaires s’accroître significativement : chez Adomlingua, nous sommes bien placés pour l’observer auprès de notre clientèle de palaces parisiens et de grandes enseignes commerçantes du Boulevard Haussmann. A l’échelle d’un pays comme la France une augmentation de 1 % du nombre d’anglophones s’accompagnerait d’une hausse des exportations de 4,5 Mds€ de biens et de services supplémentaires par an. Imaginez, juste en apprenant une langue, vous devenez un atout précieux pour votre employeur.

La Suisse est un cas d’école, pourquoi ?

François Grin, un éminent chercheur en économie à l’université de Genève, a démontré que les bilingues en Suisse sont beaucoup moins susceptibles de perdre leur emploi que ceux qui ne parlent qu’une langue. La différence est frappante : ils sont 2,35 fois moins exposés au chômage. Et si tous les Suisses perdaient leurs compétences linguistiques ? La perte pour l’économie helvétique serait énorme, à hauteur de 10 % de son PIB. Ces chiffres soulignent l’importance vitale des langues dans notre monde professionnel. Aujourd’hui, le monde est plus interconnecté que jamais. Ces quelques chiffres fournis par l’étude de l’OCDE (2021), « PISA 2025 Foreign Language Assessment Framework, PISA, OECD Publishing, Paris. » donnent le tournis : près de 260 millions de personnes vivent en dehors de leur pays natal. Les touristes internationaux sont plus de 1,3 milliard et, rappelons-le, la France est la première destination au monde. Elle le sera encore plus en cette année olympique. Le poids du commerce international de biens et services dans l’économie mondiale est colossal : plus de la moitié du PIB. Dans ce contexte global, parler une seule langue peut sembler limitant. Les langues sont les clés qui ouvrent les portes de ce village global.

Plus qu’une compétence, c’est un avantage cognitif

Le bilinguisme n’est pas seulement un atout professionnel, c’est aussi un booster pour votre cerveau. Saviez-vous que parler deux langues peut améliorer votre mémoire par la sollicitation constante du cerveau pour choisir la langue appropriée et inhiber l’autre. L’étude d’une langue étrangère peut améliorer la créativité, la résolution de problèmes complexes, et l’attention mentale. Par exemple, une étude a montré que l’attention et l’éveil mental des adultes peuvent s’améliorer après seulement une semaine d’étude d’une langue étrangère (Woll et Wei, 2019 ; Bak et al., 2016). C’est comme si chaque nouvelle langue apprise rendait votre cerveau plus agile, plus vif. C’est donc bon pour la santé : le bilinguisme peut retarder l’apparition de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer. Des études ont montré que les fonctions cognitives sont préservées plus longtemps chez les personnes âgées bilingues. En moyenne, la maladie d’Alzheimer est retardée de quatre ans chez les bilingues par rapport aux monolingues. Enfin la maîtrise d’une langue étrangère permet une meilleure compréhension des différentes cultures, favorisant ainsi la compétence communicative interculturelle. Apprendre une nouvelle langue, c’est comme ouvrir une fenêtre sur un autre monde. C’est une invitation à explorer, à comprendre et à se connecter avec d’autres cultures, d’autres personnes. Dans notre société mondialisée, être polyglotte n’est pas juste un atout ; c’est une nécessité, un pont vers des opportunités infinies.

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