L’ère du « salariat augmenté » est arrivée !
S’inspirant des travaux de sociologues comme Henri Lefebvre ou David Graeber, on observe que les entreprises coopératives incarnent une nouvelle réappropriation du travail par leurs acteurs. La double qualité de salarié-usager ou membre-bénéficiaire déplace les frontières entre sphères privée et professionnelle tout en créant un engagement plus profond et personnel. Ce modèle, qui s’appuie sur l’intelligence collective et le lien social, redonne une dimentalents. En partageant valeurs, esprit d’équipe, idées et responsabilités sociétales, l’appartenance au collectif devient une source de mobilisation. Le management de projet, bien adapté à ces structures, mobilise les compétences et les énergies.
Mais ce n’est pas tout : il doit s’appuyer sur une culture d’entreprise cohérente qui permet d’intégrer plus d’éthique. La communication interne, régulière et claire, y joue un rôle clé, renforçant une implication collective et une dynamique d’innovation sociale. Ce modèle démontre une capacité transformatrice des entreprises et reste un moteur d’évolution des pratiques salariales classiques. Les coopératives et mutuelles relèvent également les défis des ressources humaines. Offrir un cadre porteur de sens et un travail stimulant peut répondre aux aspirations individuelles. Leur attractivité réside dans une gestion humaine qui prend en compte les contraintes et les besoins personnels, permettant une organisation du temps de travail plus flexible (télétravail, congés, initiatives professionnelles). Ces dispositifs, enrichis par une participation active des salariés aux politiques RH, réconcilient vie professionnelle et personnelle.
La formation au modèle coopératif et mutualiste est essentielle pour garantir cet équilibre et renforce le salarié dans sa double qualité. Mais cela n’est possible que si l’entreprise est cohérente avec sa Raison d’être, qu’elle traduise concrètement et en toute transparence ses objectifs ou qu’elle mette en oeuvre ses actions précises. Par exemple, l’un des moteurs de l’équité par le financier c’est peut-être de répartir équitablement les bénéfices entre tous les membres ? Qui d’autre peut faire cela ? On favorise la solidarité et contribue à renforcer le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Pour cela, celle-ci doit rester alignée avec sa Raison d’être et son utilité sociale, traduisant
Pour aller plus loin
Les entreprises coopératives, en mettant en avant la participation active et l’autogestion, représentent une manière pour les individus de se « réapproprier » leur travail. Cette idée s’appuie sur les réflexions de deux sociologues majeurs : Henri Lefebvre (1901-1991) et David Graeber (1961-2020). Le premier, sociologue et philosophe français est connu pour son analyse des espaces sociaux et sa critique du capitalisme. Lefebvre a développé la notion de « production de l’espace », montrant que les lieux (y compris les lieux de travail) sont façonnés par les rapports sociaux et les structures économiques. Le sociologue militait pour une réappropriation des espaces et des pratiques sociales par les individus. David Graeber, quant à lui, était un anthropologue américain et une figure clé du mouvement « Occupy Wall Street ». Ses travaux étaient basés sur « les absurdités » des systèmes économiques contemporains, notamment dans son ouvrage Bullshit Jobs, où il dénoncait le manque de sens dans de nombreuses activités professionnelles. Les travaux de Lefebvre et Graeber convergent sur l’idée que les systèmes économiques actuels tendent à déposséder les individus de leur contrôle sur leur travail et de son sens. Aussi, dans les entreprises coopératives, on retrouve la « réappropriation » évoquée par Lefebvre, où les salariés créent un espace social et professionnel aligné avec leurs valeurs et l’on incarne la critique de Graeber envers les « jobs inutiles », en offrant des activités où chacun est impliqué de manière utile et significative. concrètement ses objectifs dans la transparence. En participant aux décisions stratégiques, les salariés retrouvent du sens et contribuent à une entreprise où l’humain et l’éthique sont au centre et dont ils ont une vision globale tout en étant acteurs de leur partie. Les coopératives expérimentent ainsi l’entreprise comme une actrice économique et une vectrice de lien, jusqu’à devenir un groupe social. Cela répond aux recherches d’épanouissement professionnel actuel. Ce que permet aujourd’hui le modèle coopératif et mutualiste, c’est être un salarié augmenté… d’une compréhension globale, de nouveaux engagements et d’une vision d’utilité sociale, pour renforcer le salariat et le monde de l’entreprise.l sion humaniste aux échanges et décisions, renforçant l’adhésion et le potentiel des salariés. Les coopératives et mutuelles, grâce à leur gouvernance participative, offrent un terrain propice à l’innovation managériale. L’implication des salariés crée une culture commune et facilite des prises de décisions stratégiques dans les assemblées générales, conseils d’administration et groupes de travail. Cette dynamique exige un leadership facilitant le travail en équipe et la valorisation des