Le soin de ceux qui soignent
Les enjeux de la qualité de vie au travail conditionnent directement la qualité des soins. Un professionnel en souffrance est moins disponible et moins en mesure d’exercer sa profession avec la rigueur qu’elle nécessite.
Le rapport interministériel sur la santé des professionnels de santé (1), de 2023, dresse un constat préoccupant : 55 % des soignants déclarent avoir connu un ou plu- sieurs épisodes d’épuisement professionnel, contre 34 % en population générale (2).
Cette réalité concerne également les jeunes générations : 66 % des externes et internes se déclarent en burn-out, et un sur deux présente des symptômes anxieux (3). Ces constats sont également présents dans les autres filières de santé, avec des niveaux alarmants de stress et de détresse psychologique (4). Au-delà des chiffres, les ressorts du soin reposent sur la recon- naissance du travail, la valorisation des compétences et un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Or, horaires contraignants, sur- charge émotionnelle, violences et manque de soutien dégradent le quotidien des soignants et nourrissent une souffrance persistante, souvent tue.
Les enjeux de la qualité de vie au travail conditionnent directement la qualité des soins. Un professionnel en souffrance est moins disponible et moins en mesure d’exercer sa profession avec la rigueur qu’elle nécessite. Près de 48 % des soignants estiment que leur souffrance psychologique pourrait mettre en danger les patients. Les conséquences de la qualité de vie au travail vont au-delà des soins : absentéisme, turnover et désorganisation des équipes qui viennent fragiliser la continuité des soins. À cela s’ajoutent des coûts humains, organisationnels et économiques pour le système. La qualité de vie au travail apparaît dès lors comme une condition indispensable pour assurer sa pérennité. Elle représente aussi un enjeu pour l’attractivité des métiers du soin. Dans un contexte de places vacantes dans certaines filières de santé et du nombre importants d’étudiants qui pensent à abandonner leur formation avant même de l’avoir achevée3, il devient impératif de créer un environnement de travail soutenant et accompagnant, capable de fidéliser les futures générations.
Face à ces constats, depuis 10 ans l’association SPS (Soins aux Professionnels de la Santé)5 s’engage pour soutenir les soignants en leur propo- sant un dispositif d’accompagne- ment psychologique et des actions de prévention pour leur mieux-être. À travers ses initiatives, SPS incarne une conviction forte : préserver la santé des soignants, pour améliorer la vie de tous. Replacer leur qualité de vie au travail au cœur des politiques de santé publique est aujourd’hui une priorité.
1-Rapport interministériel sur la santé des professionnels de santé- 2-Baromètre T10 de OpinionWay, été 2022- 3-Enquête de l’Intersyndicale Nationale des Internes (ISNI), 2024 – 4- Enquête ’association SPS et « Réussis ton IFSI », 2024 ; Enquête Bien-Être de l’Association Nationale des étu- diants en pharmacie de France (ANEPF), 2019.
Pour plus d’informations : https://www.asso-sps.fr/