L’approche volontariste de Bayer en France

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Les talents font défaut, les jeunes sont critiques vis-à-vis de certaines filières industrielles… Comment l’entreprise qui se fait fort de « répondre aux défis de la société » affronte-t-elle ces problématiques ? Écoutons Laurent Besse, DRH de Bayer France.

Par Anne-Cécile Huprelle

L’entreprise fait face à une pénurie de talents, conjuguée à une défiance de plus en plus grande de la jeune génération vis-à-vis de secteurs fortement questionnés et challengés. Quelle est la réponse de Bayer à cette question ?

Nous avons la chance d’avoir un panel très varié de talents qui interviennent dans nos usines de production, nos centres de recherches ou au cœur de nos services de commerce et de marketing. L’entreprise est présente en France au travers de seize sites. En matière d’attractivité, nous sommes reconnus pour notre expertise scientifique dans les domaines très pointus de la santé et de la protection des plantes, en tant qu’employeur industriel, ou comme un débouché intéressant pour le conseil et la vente. Nous faisons face comme toutes les entreprises du secteur à de nouvelles attentes. Aujourd’hui encore, au regard de la situation sur le marché de l’emploi, les candidats choisissent plus que nous ne les choisissons. Cela implique pour les entreprises de se réinventer, tant au niveau des avantages sociaux que de la construction des offres  proposées aux candidats. Cela va même plus loin puisque nous repensons les modes de collaboration et les organisations. En effet, nous avons fait évoluer nos façons de travailler pour répondre aux aspirations d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Au sein de Bayer France, nous avons développé des solutions pour intégrer le télétravail, adapter le flex-office et favoriser le travail hybride. C’est une réalité quotidienne pour nos équipes puisque 90 % de la population éligible au télétravail en fait réellement. Cette proposition est une réponse particulièrement adaptée aux priorités des candidats qui aspirent à travailler à distance. Oui, il est possible de télétravailler chez Bayer. Et encore, oui, il est possible de télétravailler d’où l’on veut en France, à condition d’en avoir informé son manager auparavant. En parallèle, nous souhaitons offrir sur nos différents lieux de travail des expériences collectives en équipes ou conviviales via des espaces de bureaux repensés. Nous inaugurerons ainsi au début de 2024 deux nouveaux sites à Lyon et à Lille.

S’agissant de la population chargée de la production, dont la mission ne peut se faire en télétravail, nous lui offrons l’opportunité de suivre des formations en digital et à distance. Cela demeure exceptionnel car ce n’est pas dans leur cœur de métier, mais cela contribue à l’attractivité de notre réponse. La formation continue est au cœur de notre modèle et concerne tout le monde. Nous avons spécifiquement créé, pour les usines, une académie dédiée à la formation grâce à la réalité augmentée et à des casques virtuels.

 

Vous avez mis en place différentes mesures pour offrir aux jeunes des possibilités de s’engager.

Effectivement, nous offrons des parcours riches et très variés. Pour ma part, je suis docteur en chimie et j’ai commencé dans les laboratoires. Je suis très attaché à la diversité des parcours. Au sein de Bayer, les domaines d’activité sont vastes : travailler dans la pharmacie est différent de travailler dans l’agriculture ou la santé grand public. Aucune frontière n’est infranchissable au sein de l’entreprise. Pour les jeunes, fraîchement diplômés, nous sommes très actifs en faveur de l’insertion professionnelle. Nous participons à des initiatives qui accompagnent le parcours scolaire. En effet, ma conviction est qu’il est fondamental de travailler en amont, dès le collège et jusqu’aux parcours supérieurs, pour favoriser une véritable égalité des chances et une meilleure accessibilité à l’emploi. Cet engagement passe par de multiples actions : l’accueil de 92 alternants au sein du groupe sur 27 métiers différents au cœur de la filiale française, avec la création d’une communauté d’alternants, des stages de troisième pour découvrir le monde de l’entreprise, des interventions dans les écoles… Pour aider les jeunes éloignés de l’emploi et les personnes en situation de handicap, plus de 300 personnes ont été accompagnées par une soixantaine de parrains et marraines Bayer, en favorisant notamment leur accès à des emplois qualifiés mieux rémunérés. Par exemple, des partenariats ont été noués avec cinq associations qui agissent tous les jours sur le terrain : Arpejeh, Entreprendre pour apprendre, Fondation Agir contre l’exclusion, Les entreprises pour la cité et Nos quartiers ont du talent. C’est concret, et ça marche.Nous avons développé un dispositif baptisé Give. L’idée est de soutenir les associations chères aux salariés ou dans lesquelles ils sont membres actifs. Enfin, nous expérimentons depuis peu des journées de bénévolats volontaires avec Les Bus du cœur ou les Banques alimentaires, et l’engouement est là !

 

L’autre volet de la responsabilité sociale est lié au développement des territoires. Accompagnez-vous les populations de ceux dans lesquels l’entreprise est implantée ?

Oui, comme je vous le disais, nous avons seize sites en France qui regroupent notamment de la recherche et du développement, de la production et trois sites administratifs en région parisienne, en région lilloise et à Lyon. Bayer contribue fortement à l’emploi régional. Par exemple, Bayer participe au programme Squad Emploi, mis en place avec le Réseau Alliances dans la région lilloise pour soutenir les jeunes éloignés de l’emploi en recherche dans le territoire.