COVID : un mal pour un bien pour les femmes enceintes

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Pour toute femme, l’annonce d’une grossesse est synonyme de joie. Dans l’environnement professionnel, cela peut devenir synonyme de tensions quant à l’absence prévue et parfois anticipée pour raisons médicales.

Par Emilie Meridjen , associée en droit du travail chez Sekri Valentin Zerrouk

Souvent, par culpabilité, les femmes enceintes souhaitent par un travail acharné et au mépris de leur santé, être suractive pour régler tous les dossiers avant de partir en congé maternité et gagner ainsi le « droit » aux yeux de leurs managers de s’interrompre quelques semaines, tout en retrouvant leur place à leur retour. Ce surrégime induit bien souvent des complications de santé plus ou moins dramatiques et n’est pas sans séquelle pour la suite des relations employé/employeur. L’employeur face à cette situation identifiée est souvent démuni et des paroles rassurantes suffisent rarement à freiner cette frénésie d’activité.

Aujourd’hui il y a une double bonne nouvelle issue du Covid 19 :

  1. Les entreprises se sont aperçues que de très nombreuses tâches peuvent être accomplies en télétravail à 100%, pendant plusieurs semaines, sans que cela impacte la productivité de l’entreprise. Ainsi, pour une femme enceinte, éviter les transports est synonyme de beaucoup moins de complications (cf l’amélioration de la santé des femmes enceintes en 2020), et le télétravail devient donc une aubaine.
  1. Le législatif a réagi très vite.

Adoptée en première lecture par l’Assemblée Nationale le 12 mai 2021, une proposition de loi visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle, prévoit la possibilité pour les femmes enceintes de télétravailler dans les 12 semaines précédant leur congé de maternité « sous réserve que ses missions puissent être exécutées hors des locaux de l’employeur ».

« Permettre le télétravail à 100% des femmes enceintes, c’est une formidable nouvelle tant pour la santé de la future maman et du bébé, que pour l’employeur qui bénéficie plus longtemps des services de son employé, et enfin pour la collectivité en termes d’économie de dépenses de santé. »