CLES DE COMPREHENSION : le cycle de l’évolution professionnelle

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Reconnaître les collaborateurs dans le cadre de leur travail, passe par la considération de leur rythme propre. Le cycle de l’évolution est un modèle issu de l’analyse transactionnelle. L’évolution y est présentée comme un cycle, en forme de spirale ascendante. Quatre étapes sont mises en évidence : dépendance (soumission), contre-dépendance (rébellion), indépendance (individuation), interdépendance (coopération).

Par Stéphane Roger , Executive coach

Phase 1

C’est une phase d’apprentissage. En général on se sent petit, on a peur de mal faire. Notre sécurité dépend des autres, on les considère meilleurs que nous. On passe par là pour tout nouveau poste, nouveau projet.

Pour bien vivre cette phase, accueillez le fait d’être en apprentissage, que cela prend du temps. Acceptez d’être guidé, conseillé, dirigé, voire demandez à l’être.

Pour évoluer vers la phase suivante, il vous faudra faire le deuil de la sécurité.

 

Phase 2

Cette phase n’est pas très agréable à vivre. C’est le moment où on commence à ne plus trouver les autres formidables, on voit tous leurs défauts, sans avoir confiance en soi pour autant.

Tout semble aller de travers, l’avenir est bouché, le monde injuste. Vous critiquez les autres et vous-même. Vous pouvez vous sentir coincé, mais surtout, c’est la faute des autres ! Le boss est incompétent, la boîte ne va pas bien, la situation est horrible…

Pour bien vivre cette phase, souvenez-vous que vous êtes en train de vous entraîner à ne pas dépendre de l’approbation des autres, d’aiguiser votre esprit critique, de construire vos propres références. Ici on déconstruit avant de construire.

Pour évoluer, il faudra faire le deuil de l’irresponsabilité.

 

Phase 3

On se sent compétent, en pleine possession de ses moyens, avec des facilités à décider. On se sent en contact avec sa puissance et on fonctionne très bien avec des personnes en phase de dépendance que l’on peut guider, diriger ou former.

Le problème, c’est qu’on ne fait confiance qu’à soi-même, avec une légère tendance à considérer qu’ils sont moins compétents que soi.

On est centré sur soi et ses besoins, actif, parfois même une locomotive, mais on peut se sentir aussi assez seul, parce qu’on ne trouve personne « à sa hauteur ».

Pour évoluer, il va falloir faire le deuil du narcissisme : on peut être bien ET les autres aussi.

 

Phase 4

Cette phase est très agréable à vivre : on est en contact avec ses compétences, son estime de soi et, comme c’est installé, on peut tranquillement apprécier et reconnaître la compétence de l’autre.

On travaille en collaboration et c’est fluide, on est compétent et les gens autour aussi. Ne pas savoir ou se tromper n’affecte pas l’estime de soi. Être leader ou dirigeant n’empêche pas d’avoir une réelle estime pour les autres. On peut être en position haute ou basse, on est à l’aise dans toutes les positions. À la différence de l’indépendance, on est en interaction, en lien avec les autres.

Chacun est à sa place, et en plus il y a de la souplesse.

Mais même dans cette phrase très agréable, pour continuer à évoluer, il y a à un deuil à faire : celui du confort.